Pour paraphraser Patrice Chéreau : Ceux qui aiment [le grand Buenos Aires] prendront le train. En effet, le vaste réseau ferroviaire de l’AMBA (aire métropolitaine de Buenos Aires) est un moyen économique et pratique de rejoindre divers points de la capitale et de l’agglomération.
Après avoir expliqué comment prendre le métro et le bus à Buenos Aires, il est temps de faire un point sur les trains.
Dans cet article, je donnerai une vue d’ensemble du réseau de trains bonaerense. Puis, je me focaliserai sur les lignes au départ de la gare de Retiro, qui sont probablement celles qui vous intéresseront le plus.
⏳ Temps de lecture 11 minutes ⏳
Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :
- Le grand Buenos Aires compte 7 lignes de train.
- 3 lignes (Mitre, Belgrano Norte et San Martín) partent de la gare de Retiro
- La ligne Mitre dessert Tigre tandis que la ligne San Martín permet de rejoindre aisément les Bosques de Palermo, le Cementerio de la Chacarita ou le stade Diego Armando Maradona.
Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :
Le réseau de trains de Buenos Aires
Un vaste réseau composé de 7 lignes
À l’instar de Paris avec les RER, Buenos Aires dispose d’un réseau de lignes de trains qui desservent la ville et sa banlieue (nord, ouest et sud).
Un coup d’œil au plan ci-dessous en donnera déjà un aperçu, même si 2 lignes manquent à l’appel (j’expliquerai pourquoi juste après) :
Il y a de quoi perdre le nord… Enfin, pas tout à fait, puisque :
- Pour aller vers le nord et le nord-ouest, il faudra partir de Retiro.
- Pour aller vers l’ouest, il faudra partir de Once.
- Pour aller vers le sud, il faudra partir de Constitución.
La petite subtilité tient au fait que 2 autres lignes (Belgrano Norte et Urquiza) existent et fonctionnent… tout en n’apparaissant pas sur ce plan !
Elles sont gérées par des opérateurs privés (Ferrovías et Metrovías) et le gouvernement précédent avait organisé leur retour vers une gestion publique. Ceci expliquerait cela.
Inutile de s’étendre sur ce sujet, car Samuel Étienne (n’en déplaise à Julien Lepers) ne vous interrogera jamais sur ce sujet si jamais vous participez à Questions pour un champion.
De plus, les lignes Belgrano Norte et Urquiza ne desservent aucun site touristique. Je n’ai jamais été amené à les emprunter ; or, je peux affirmer (modestement) que mon expérience de Buenos Aires m’a conduit à sortir plus d’une fois des sentiers touristiques.
Au final, retenez qu’il existe 7 lignes :
Au départ de Retiro :
- Ligne Mitre (qui, depuis la station Bmé. Mitre, propose une connexion avec la station Av. Maipú du Tren de la Costa)
- Ligne San Martín
- Ligne Belgrano Norte
Au départ de Once :
- Ligne Sarmiento
Au départ de Constitución :
- Ligne Roca (qui permet, notamment, de rejoindre La Plata et Chascomús, 2 villes remarquables de la province de Buenos Aires)
Au départ de Sáenz :
- Ligne Belgrano Sur
Au départ de Federico Lacroze (station de la ligne B du métro ou SUBTE) :
- Ligne Urquiza
Un prix de trajet très attractif
Certes, les prix ont nettement augmenté ces derniers mois (en raison, notamment, de la diminution des subventions publiques) – et les hausses de prix sont encore plus spectaculaires pour les réseaux de transport en commun de l’intérieur de l’Argentine.
Mais, inutile de tourner autour du pot : à Buenos Aires, voyager en train est aussi bon marché que voyager en métro ou en bus.
Bon marché pour un touriste français, ayant des revenus en euros. Précisons-le.
La grille tarifaire (un peu complexe en raison de l’existence de zones), mise à jour régulièrement, est accessible sur la page Tarifas de transporte público en el AMBA (tarifs du transport public dans l’AMBA) du site internet du gouvernement fédéral argentin :
Comme vous le voyez, à la date de rédaction de cet article (29 décembre 2024), un voyage en train (quelle que soit la ligne) vous coûtera au plus 900 pesos argentins (ARS), soit 0,80 €.
Pour convertir les tarifs en euros, à l’instant T, utilisez notre calculatrice de taux de change.
Payer avec la SUBE ou acheter des billets aux guichets
Pour prendre le métro et le bus, la carte SUBE argentine est indispensable (même si la croisade en faveur de la « liberté » du président actuel et du gouverneur de Buenos Aires est en train de changer la donne, car, depuis le 9 décembre 2024, les Argentins peuvent, sur une partie du réseau, payer avec une carte bancaire, un smartphone ou une smartwatch).
Pour le train, il est possible d’utiliser la SUBE ou d’acheter un ticket au guichet, à la gare, à l’ancienne, comme le font les personnes figurant sur cette photo :
Cela dit, en toute franchise, si vous prenez le train, il y a fort à parier que vous voyagerez aussi en métro et/ou en bus. L’acquisition d’une SUBE sera donc vivement recommandée (sauf si vous vous fixez un challenge TikTok du type : « Buenos Aires 100 % à pied » ou « Buenos Aires 100 % en VTC »).
De plus, comme l’indique la grille tarifaire, payer avec la SUBE (surtout si elle est enregistrée) est moins cher qu’acheter un ticket au guichet (sauf pour les trajets les plus longs qui vous conduiront en zone 3). Et plusieurs personnes peuvent utiliser la même SUBE.
Enfin, un solde négatif de la SUBE est autorisé lorsqu’on prend le train. Cependant, la tolérance est un peu moins large que lorsqu’on emprunte le bus ou le métro (- 650 ARS contre – 1 200 ARS).
Accéder aux horaires et aux prix par zones tarifaires
Pour consulter les horaires des trains et les tarifs par zones, il faudra vous rendre sur la page Trenes Argentinos Operaciones du site du gouvernement fédéral argentin :
Depuis cette page :
- en cliquant sur Primeros y últimos trenes vous pourrez accéder aux horaires des premiers et derniers trains ; les résultats peuvent être filtrés par ligne et par branche :
- en cliquant sur le nom de la ligne qui vous intéresse (par exemple, la ligne Mitre), vous pourrez obtenir davantage d’informations :
Outre la possibilité de consulter et de télécharger le plan de la ligne, cette page vous permet de cliquer sur le nom de la branche qui vous intéresse (par exemple, la branche Retiro-Tigre). Vous aurez alors la possibilité d’accéder aux horaires (horarios) et aux prix (tarifas) de la branche :
En cliquant sur Horarios, vous accéderez alors à un document de ce type :
En cliquant sur Tarifas, ce type de document sera affiché :
La navigation est donc simple et intuitive. Pas besoin d’être expert dans la langue de Cervantès pour comprendre l’essentiel.
Évidemment, il faudra aller sur les sites internet de Ferrovías pour accéder aux horaires et aux prix de la ligne Belgrano Norte et sur le site internet de Metrovías pour consulter ceux de la ligne Urquiza.
Les trains au départ de Retiro
À présent, je me focaliserai sur les trains se dirigeant vers le nord et le nord-ouest de Buenos Aires.
Tous partent de la gare de Retiro (située à côté du terminal de bus du même nom), ou plutôt des gares de Retiro.
En effet, 3 gares sont situées côte à côte.
Les lignes C et E du métro desservent Retiro. Les correspondances vers ces gares sont clairement indiquées lorsque vous descendez de la rame. Par exemple, au terminus Retiro de la ligne E :
Donc, si vous sortez du SUBTE (et que vous vous dirigez vers le terminal de bus), vous passerez successivement devant :
- La gare principale (la plus imposante et la plus belle) dédiée aux trains de la ligne Mitre :
- La gare d’où l’on prend les trains de la ligne Belgrano Norte :
- La gare d’où partent les trains de la ligne San Martín :
Les trains de la ligne Mitre et de la ligne San Martín sont les plus susceptibles de vous intéresser.
La ligne de train Mitre
La ligne Mitre est plus difficile à appréhender que la ligne San Martín, car elle comporte plusieurs branches.
Les ramas Tigre et Bmé Mitre
Les branches les plus empruntées par les touristes sont dénommées « Tigre » et « Bartolomé Mitre ». Elles doivent leur célébrité au fait qu’elles relient (directement dans le premier cas et via une correspondance avec le Tren de la Costa dans le deuxième cas) la capitale fédérale à la ville de Tigre.
La visite de Tigre et du delta du Paraná est assurément l’excursion la plus célèbre au départ de Buenos Aires.
Un article spécifique détaille les moyens de se rendre au delta du Tigre et explique en quoi cette visite est un incontournable si vous faites étape plusieurs jours à Buenos Aires.
Emprunter ces branches permet aussi de faire une halte à San Isidro, une ville côtière au riche patrimoine culturel.
La rama J. L. Suárez
La branche José León Suárez, quant à elle, conduit à Escobar (après une correspondance à Villa Ballester). À Escobar, il est possible de visiter le Bioparque Temaikèn, un magnifique parc animalier éducatif.
La ligne de train San Martín
Si vous logez près de Retiro ou que vous venez d’effectuer une visite dans le quartier, prendre la ligne San Martín est une bonne option pour rejoindre :
- Palermo
Cette station se situe à 4 cuadras (400 m environ) de la Plaza Italia, de l’Ecoparque et du Jardín Botánico. Si vous envisagez de visiter Palermo à Buenos Aires, ces 3 lieux vous donneront un bon aperçu de l’est du quartier, qui est 1 des 2 poumons verts de la ville (la deuxième étant la Reserva Ecológica Costanera Sur, dans le quartier de Puerto Madero).
- Villa Crespo
Cette station est très proche du Parque de los Andes et du Cementerio de la Chacarita, l’autre grand cimetière de Buenos Aires. S’y trouvent les tombes de célébrités telles que les chanteurs Carlos Gardel ou Gustavo Cerati.
- La Paternal
Le train vous emmène sur la terre de D10S, autrement dit du dieu du football. En effet, la station se situe à moins de 10 cuadras de plusieurs lieux dédiés à Diego Armando Maradona.
En suivant l’Avenida Álvarez Jonte, vous arriverez au stade du club Argentinos Juniors où Maradona a débuté sa carrière professionnelle.
La ligne San Martín sera un moyen largement plus économique que le taxi pour aller faire un pèlerinage footballistique dans ce quartier résidentiel plutôt excentré.
Tour d’horizon de la gare de Retiro
À présent, photos à l’appui, je vous propose de visiter la gare principale de Retiro, d’où partent les trains de la ligne Mitre.
Hall de gare
Tout d’abord, sachez que des bouches de la ligne C du SUBTE se situent dans le hall principal :
Ensuite, des guichets permettent d’acheter les billets de train. Les guichets ouverts sont signalés par une petite lumière bleue tandis que les guichets fermés le sont par une petite lumière rouge :
Plusieurs petits commerces alimentaires vendent des boissons et de la nourriture au cas où vous voudriez emporter un casse-croûte :
Des distributeurs de billets (DAB) de la banque Macro font les yeux doux à votre carte bancaire. Vous savez que le retrait d’argent en Argentine n’est (vraiment !) pas une bonne option, alors vous les fuirez pour que vos économies n’attrapent pas la peste et le choléra :
Toilettes, casiers et poste de police complètent le panorama :
Accès aux trains
Au-dessus des tourniquets et valideurs séparant le hall et les voies, un grand panneau lumineux indique les prochains départs (en commençant, à gauche, par le plus imminent) :
Ce panneau prend la forme d’un tableau. Chaque colonne correspond à un prochain départ. Sont affichés (de gauche à droite et de haut en bas) :
- le numéro de la voie (andén) ;
- l’heure de départ ;
- la destination
- la situation en temps réel (en andén = à quai ; confirmado = confirmé ; etc.)
- les stations desservies
Sur les quais, des panneaux lumineux rappellent le numéro de la voie, l’heure de départ (hora salida) et la destination (destino).
Vous remarquerez, en observant la photo ci-dessus, qu’il est tout à fait possible de prendre le train avec son vélo :
Au sol, des marques jaunes indiquent l’emplacement des portes et permettent d’attendre le train de manière plutôt organisée :
Une fois le train à quai, il ne reste plus qu’à attendre que les portes s’ouvrent :
Avant de dire « au revoir » (ou plus certainement « à bientôt ») à la gare de Retiro.
En conclusion
Si vous adorez planifier vos voyages et détestez l’improvisation, toutes ces informations vous permettront, je l’espère, de circuler plus aisément en train dans le grand Buenos Aires.
N’hésitez pas à me signaler en commentaire les points à améliorer.
Un mot sur l’auteur
