Marre de l’agitation du Microcentro, des buildings de Puerto Madero ou des ruelles du quartier de San Telmo à Buenos Aires ? J’ai une bonne nouvelle pour vous. Le quartier de Palermo, subtil mélange de traditions et de modernité, a tout pour séduire les voyageurs en quête de nature, de gastronomie et/ou de vie nocturne.
Ce quartier, le plus vaste de la capitale argentine, est divisé en plusieurs sous-quartiers, chacun offrant une ambiance unique et des activités variées.
Flâner dans des rues bordées de cafés branchés, découvrir des boutiques de créateurs ou se promener dans ses parcs verdoyants sont autant d’expériences qui font de Palermo une halte susceptible de vous satisfaire, et ce, quels que soient vos goûts.
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Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :
- Découvrir les Bosques de Palermo, le plus grand espace naturel de Buenos Aires, composé d’innombrables iles et ilots verdoyants, est évidemment la principale chose à faire dans le quartier. Le Parque Tres de Febrero (Rosedal, Jardín Japonés, Jardín Botánico, Planetario, etc.) regorge de lieux à découvrir… si possible, en prenant son temps.
- Les sous-quartiers (Palermo Chico, Palermo Hollywood, Palermo Soho, etc.) à l’identité bien affirmée invitent eux aussi à la détente et aux loisirs. Un bon choix pour sortir le soir ou se promener le week-end.
- Palermo propose, enfin, un large éventail de musées. Cet article en mentionne plusieurs, mais la liste aurait pu être bien plus longue.
Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :
- Un peu d’histoire pour les nuls (dont je fais partie)
- Palermo et ses sous-quartiers
- Carte des lieux à visiter à Palermo
- Rosedal de Palermo | Roseraie de Palermo
- Jardín Botánico | Jardin Botanique
- Jardín Japonés | Jardin Japonais
- Planetario Galileo Galilei | Planétarium Galileo Galilei
- Hipódromo Argentino de Palermo | Hippodrome Argentin de Palermo
- Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori | Musée d’Arts Plastiques Eduardo Sívori
- Club de pescadores | Club des Pêcheurs
- Museo de Arte Latinoamericano (MALBA) | Musée d’Art Latino-Américain (MALBA)
- Museo Nacional de Arte Decorativo | Musée National d’Art Décoratif
- Centro Cultural Islámico « Custodio de las Dos Sagradas Mezquitas » Rey Fahd | Centre Culturel Islamique « Gardien des Deux Saintes Mosquées » Roi Fahd
- En conclusion
- Un mot sur l’auteur
Un peu d’histoire pour les nuls (dont je fais partie)
Avant de partir explorer ce quartier aux multiples visages (forêts et lacs, palais et immeubles modernes, boutiques de design et galeries underground), quelques mots sur son histoire et les décisions qui lui ont donné son apparence actuelle.
Tout d’abord, des désaccords persistent quant à l’origine de son nom. Vu l’importance de l’immigration italienne, on aurait pu penser qu’il vient de Palerme, le chef-lieu de la Sicile.
Mais, en réalité, 2 hypothèses principales sont avancées. L’une prétend que ce nom doit à Juan Domínguez Palermo, propriétaire des terres au début du XVIIe siècle. L’autre affirme qu’il dérive de la présence d’un oratoire (petite chapelle) dédié à Saint Benito de Palermo. Je vous laisserai choisir celle qui vous plait le plus ou en inventer une autre plus poétique.
Quoi qu’il en soit, le développement de ce quartier doit à Juan Manuel de Rosas, qui a été le gouverneur de la province de Buenos Aires et la figure politique majeure du pays de 1835 à 1852. En 1836, Rosas a acquis des terres dans cette zone pour y construire sa résidence. Cette dernière se situait à l’angle sud‑est des actuelles Avenidas Del Libertador et Sarmiento. Elle a abrité l’École des arts et métiers, le Collège militaire et l’École navale, avant d’être détruite en 1889.
Le 11 novembre 1875, à l’initiative de Domingo Faustino Sarmiento (qui venait d’achever son mandat de président de la Nation argentine), le Parque Tres de Febrero a été inauguré. Connu sous le nom populaire de Bosques de Palermo, ce parc a été baptisé ainsi en souvenir de la bataille de Caseros de 1852, point d’orgue des luttes politiques et militaires entre fédéraliste et centralistes qui ont marqué une bonne partie du XIXe siècle.
Entre 1892 et 1913, des extensions du parc ont été réalisées par le célèbre paysagiste français Carlos Thays. Le Jardín Botánico et le Jardín Zoologico (qui est désormais un Ecoparque) ont également été créés.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle a donc été la période au cours de laquelle il a été choisi de transformer ce quartier (tout du moins sa moitié est) en poumon vert de Buenos Aires.
Palermo et ses sous-quartiers
Palermo, le plus grand des 48 quartiers de Buenos Aires, a pour particularité de comprendre une multitude de sous-quartiers. Bien que non reconnues officiellement, ces subdivisions existent dans les usages du quotidien et les représentations collectives. Plusieurs d’entre elles figurent sur Google Maps.
Je me contenterai de présenter les sous-quartiers que vous êtes le plus susceptibles de fréquenter lors de votre séjour à Buenos Aires : les Bosques de Palermo (la partie verte sur la carte), Palermo Chico, Palermo Hollywood et Palermo Soho (eux-mêmes subdivisions de Palermo Viejo) et Las Cañitas.
Je vous épargnerai les autres… même si la Villa Freud – dénommée ainsi en raison du grand nombre de cabinets de psychologie et de psychiatrie qui s’y sont installés ces dernières années – mériterait une analyse. Mais je pars du principe qu’une visite du Rosedal ou du Jardín Botánico fera office de thérapie.
Bosques de Palermo | Forêts de Palermo
Signe distinctif : le poumon vert de Buenos Aires
Principaux sites d’intérêts : espaces verts (gratuits ou payants) à foison
Connu sous le nom populaire des Bosques de Palermo, le Parque Tres de Febrero est l’espace vert le plus emblématique de la ville. Cette zone couvre quasiment toute la moitié est du quartier.
Forts de 370 hectares (un peu plus que la Reserva Ecológica Costanera Sur à Puerto Madero), dont environ la moitié librement accessible, les Bosques de Palermo comptent :
- des forêts et des jardins (qui totaliseraient plus de 10 000 arbres dont de nombreux tipas, des eucalyptus, des talas et des ombús)
- 4 lacs (Lago Regatas, Lago del Rosedal, Lago del Planetario et Lago Victoria Ocampo)
- 29 places (oui, 29 !)
- d’innombrables sentiers, plus ou moins ombragés
Cette vaste superficie comprend :
- des zones d’accès libre et gratuit (le Rosedal, l’Hipódromo et le Jardín Botánico, notamment)
- d’autres à usage restreint ou payant (Jardín Japonés, Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori, Planetario Galileo Galilei, entre autres).
Les Bosques de Palermo sont un lieu idéal pour passer la journée à se promener et/ou se reposer :
- faire un pique-nique sous la dense végétation ou en regardant les lacs
- parcourir les étendues d’eau en petit bateau ou sur des vélos aquatiques :
- faire de l’exercice physique (via chemins piétonniers et pistes cyclables ou au moyen de stations d’exercice en plain)
- acheter un billet pour explorer le Planetario Galileo Galilei, le Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori ou le Jardín Japonés.
Dans ces forêts, diverses espèces d’oiseaux construisent leurs nids et le long des lacs vous pourrez observer des cygnes, des hérons et des canards :
Parmi les espèces caractéristiques de poissons et crustacés, on trouve les tarariras, les silures, les dentex, les grandes castagnoles vertes, les sept couleurs ainsi que des anguilles, des carpes et des crevettes d’eau douce.
Palermo Chico
Signe distinctif : le ghetto du gotha
Principaux sites d’intérêts : le MALBA et le Museo Nacional de Arte Decorativo
Palermo Chico est une sous-zone résidentielle et huppée du quartier de Palermo. Le terrain, acquis par Juan Manuel de Rosas en janvier 1848, est passé entre les mains de l’aristocrate Saturnino Unzué en 1885. Ce dernier l’a utilisé pour l’élevage de chevaux de course et l’organisation d’expositions.
À partir de 1912, la zone a été remodelée par l’architecte paysagiste Carlos Thays, qui envisageait un quartier composé de courbes et de diagonales, riche en végétation autochtone.
À cette époque de grandes et luxueuses résidences ont été construites, comme le Palais Errázuriz (aujourd’hui Museo Nacional de Arte Decorativo) ainsi que des petits hôtels particuliers et des maisons de style Tudor sur des terrains plus étroits.
À partir des années 1940, des immeubles d’appartements commencèrent à y être bâtis et la tendance n’a pas cessé jusqu’à nos jours, ce qui explique l’abondance d’édifices modernes.
Palermo Chico est l’une des zones les plus prisées de toute la ville. Même si leurs noms ne vous diront rien y vivent des personnalités millionnaires du monde du spectacle (telles que Susana Giménez), des hommes politiques (comme Horacio Rodríguez Larreta, l’actuel maire), des figures des médias, des sportifs (parmi lesquels Carlos Bianchi, le légendaire entraineur de Boca Juniors) ainsi que des entrepreneurs richissimes (comme Eduardo Costantini à l’initiative de la création du Museo de Arte Latinoamericano, le MALBA).
Ce quartier d’élite se distingue par ses rues pavées, étroites et circulaires, bordées d’arbres. On y trouve de grandes demeures anciennes, des maisons spacieuses et même quelques manoirs, édifices dans lesquels de nombreux pays ont installé leurs ambassades (Albanie, Arabie Saoudite, Belgique, Canada, Chili, Corée du Sud, Espagne, Grèce, Haïti, Indonésie, Italie, Maroc, Pologne, Portugal, Slovaquie, Suède, Suisse, Turquie et Uruguay).
Curieusement, il se trouve à quelques mètres de la Villa 31 ou barrio Padre Mugica, l’une des zones les plus défavorisées d’Argentine. Les 2 secteurs sont séparés par les voies ferrées – que l’on peut voir sur le plan de JonySniuk – menant à la gare de Retiro :
Un symbole des inégalités sociales considérables qui existent dans le pays et dans la capitale elle-même.
Palermo Hollywood
Signe distinctif : une belle concentration de bars et restaurants chics
Principaux sites d’intérêts : ses restaurants (gastronomiques ou de cuisine fusion) et ses bars à cocktail
Ce secteur du quartier de Palermo a été nommé ainsi en raison de la concentration, depuis le début du XXIe siècle, de sociétés de production télévisuelle, de chaînes de télévision et de studios de cinéma. Bref, toutes proportions gardées, le surnom « Hollywood » fait référence à cette similitude avec le quartier emblématique de Los Angeles.
Cependant, il s’agit d’un quartier à l’architecture plutôt traditionnelle et les anciens résidents préfèrent l’appeler par son ancienne dénomination : Quinta Bollini.
Palermo Hollywood compte de nombreux restaurants réputés, aux prix se situant dans la fourchette (quel jeu de mots !) moyenne ou haute. En général, les établissements gastronomiques de la zone accordent une attention particulière au design et à la décoration de leurs restaurants. De nombreux jeunes chefs se sont installés à Palermo Hollywood pour ouvrir leur restaurant. Par exemple, Tegui [adresse : Costa Rica 5852], créé par le chef Germán Martitegui, est célèbre pour son menu de dégustation en 8 étapes composé de produits de saison en provenance de toute l’Argentine.
Selon l’inspiration du moment, les papilles gustatives peuvent vous faire voyager de la figue de barbarie aux huîtres de Patagonie, en passant par le chevreau en feuilles de vigne.
Outre les traditionnelles parillas, des restaurants se sont également spécialisés dans la cuisine fusion, mêlant saveurs argentines et internationales. La Calle Fitz Roy compte plusieurs établissements représentatifs de cette tendance.
À noter, enfin, qu’à l’angle des avenues Dorrego et Álvarez Thomas, le Mercado de las Pulgas (marché aux puces) abrite environ 150 magasins de meubles, d’éclairage, de décoration, de vaisselle et d’artisanat :
Palermo Soho
Signe distinctif : la zone arty de Buenos Aires
Principaux sites d’intérêts : boutiques de créateurs et galeries d’art
Le terme Palermo Soho a émergé à la suite d’un boom immobilier dans ce secteur délimité par les Avenidas Juan Bautista Justo, Córdoba, Scalabrini Ortiz et Santa Fe.
Des créateurs de mode, des artistes, des galeries et des cuisiniers ont décidé de s’y établir en rénovant d’anciennes maisons. La zone est ainsi devenu le haut lieu de la mode et de la créativité à Buenos Aires.
Le street art n’est pas en reste : dans les rues Honduras, Gorriti ou Costa Rica les maisons basses aux façades ornées de fresques murales témoignent d’un passé riche et d’une culture urbaine en constante évolution.
Ces œuvres racontent l’histoire et la culture locale ou expriment des messages sociaux et politiques. Balades à pied ou visites guidées sont les meilleurs moyens de découvrir cet art urbain qui fait partie intégrante de l’identité du quartier.
L’appellation Soho fait donc référence aux zones de New York et de Londres ayant des caractéristiques (dans le concept plus que dans l’architecture) relativement similaires.
Avec ses magasins de vêtements de marques, ses boutiques de créateurs locaux (pièces en cuir, accessoires faits main, objets décoratifs originaux), ses galeries d’art, et ses cafés pittoresques, Palermo Soho est le lieu idéal pour flâner et découvrir la créativité argentine.
La plus grande concentration de commerces se situe rue Gurruchaga ainsi qu’autour de l’intersection de la rue Honduras et de la rue Serrano, à hauteur de la placette Julio Cortázar, plus connue sous le nom de Plaza Serrano. Le week-end, cette dernière est particulièrement animée, accueillant une feria artisanale.
L’offre gastronomique est également remarquable. Parmi les adresses incontournables, on trouve Don Julio [adresse : Guatemala 4699], la parilla la plus célèbre de la ville.
Le restaurant de Pablo Rivero, étoilé au guide Michelin, met la viande de bœuf (des races Hereford et Angus) à l’honneur. Ici, la passion pour la viande est considérée comme un héritage familial (la grand-mère de Pablo était bouchère et ses parents éleveurs de bétail). Le comptoir de présentation de la viande est un spectacle à lui tout seul.
Bref, si vous souhaitez dégustez des grillades de bœuf, plat argentin particulièrement typique, cette adresse est une valeur sûre.
Las Cañitas
Signe distinctif : épicentre de la vie nocturne
Principaux sites d’intérêt : pubs et discothèques à la mode
Las Cañitas (les roseaux en français) est la portion nord-est du quartier de Palermo. Elle a été dénommé ainsi en référence à une grande propriété du même nom qui a existé jusqu’au début du XXe siècle et qui était située entre l’actuelle Avenida Luis María Campos et l’Avenida del Libertador.
Après la disparition de la grande propriété, le terrain a été divisé en lots et des immeubles de type monoblocs destinés aux militaires ont été construits. Outre des terrains de polo et de football, l’église Santa Adela est sortie de terre à la fin des années 1930.
Ce quartier non officiel où le prix du mètre carré a toujours été particulièrement cher était connu pour son grand calme.
Cette situation a changé (surtout la nuit) à partir du milieu des années 1990, lorsque des restaurants, pubs et discothèques ont commencé à s’installer. Au cours de la deuxième décennie du XXIe siècle, Las Cañitas a connu une explosion de constructions d’immeubles de haute catégorie et de grandes tours.
Aujourd’hui, la zone est un des hauts lieux de la vie nocturne porteña : une trentaine d’établissements se concentrent sur la rue Báez, et dans une moindre mesure sur d’autres axes (Olleros, Arce, Arguibel, et Ortega y Gasset).
Vous l’aurez compris, vous passerez par Las Cañitas si vous êtes un noctambule aguerri ou si vous voulez simplement avoir un aperçu de Buenos Aires by night. Comme partout en Argentine, sachez qu’on sort en général très tard… à des heures où à Paris, pour ne prendre qu’un seul exemple, la plupart des bars et restaurants ont baissé leurs rideaux depuis longtemps.
Carte des lieux à visiter à Palermo
J’ai inclus plusieurs repères qui correspondent à certains sites et établissements mentionnés dans les paragraphes précédents :
Tegui – couteau et cuillère BLEU CLAIR
Mercado de las Pulgas – sac de courses MARRON
Plaza Serrano – cercle VIOLET
Don Julio – couteau et cuillère ROUGE
Iglesia Santa Adela – croix GRIS CLAIR
Rosedal de Palermo | Roseraie de Palermo
Fleur ORANGE sur la carte | Adresse : Avenida Infanta Isabel 900
Le Rosedal est l’un des espaces les plus visités du Parque Tres de Febrero. Comme beaucoup d’espaces verts de Buenos Aires, il a été conçu par le paysagiste français Carlos Thays.
Vous pourrez y admirer 93 espèces différentes de roses et 12 000 rosiers. De plus, son lac contribue à faire du Rosedal un décor idéal pour se connecter avec la nature. Les espèces de roses les plus courantes sont :
- la rose sevillana (de couleur rouge vif)
- la Johan Strauss, la Frederic Mistral et la Charles Aznavour (les trois de tonalités rosées) :
- l’Elina (de couleur jaune clair).
Le design du Rosedal a été récompensé en 2012 par le Garden Excellence Award, décerné par la Fédération mondiale des sociétés de roses (WFRS).
Si les roses ne vous suffisent pas (tiens, ça ferait un bon titre pour un James Bond), les 3,4 hectares du Rosedal proposent :
- le Puente Griego (pont grec) qui traverse le lac :
- un amphithéâtre
- un patio andalou, construit en 1929 et offert par la ville de Séville
- le Jardin des Poètes, une promenade avec 26 bustes rendant hommage à de grands écrivains, comme Alfonsina Storni, Dante Alighieri, Jorge Luis Borges et William Shakespeare :
Tous les ans, en juillet, à l’époque de la taille, les habitants et les touristes se rendent auprès des jardiniers pour recevoir des fleurs ou des boutures à partir desquelles de nouvelles espèces peuvent être reproduites.
Octobre est le meilleur mois pour le visiter, car les roses atteignent leur splendeur maximale. Cependant, le Rosedal ne perd jamais de son charme (contrairement aux roses dont les pétales finissent par tomber).
Jardín Botánico | Jardin Botanique
Arbre VERT FONCÉ sur la carte | Adresse : Avenida Santa Fe 3951
Cet espace vert de 7 hectares entend faire régner la nature au milieu de la ville. Un sacré défi !
5 hectares sont consacrés à la flore argentine et 2 autres à des espèces des forêts tempérées des 5 continents. La collection d’herbes aromatiques est également remarquable.
Parmi les 1 580 espèces végétales du Jardín Botánico, les espèces natives remarquables sont la tipa, le cèdre de Salta, l’ibirá-puitá, le quebracho colorado ou encore l’aguaribay.
Emprunter 1 ou plusieurs des 5 sentiers autoguidés est le meilleur moyen d’aller à leur rencontre tout en découvrant l’architecture des lieux :
- 3 jardins de styles différents (un jardin à la française, un jardin romain et un jardin oriental),
- 5 serres (la plus grande d’entre elles, de style art nouveau, importée de France a reçu un prix à l’Exposition universelle de Paris en 1900) :
- 1 jardin de papillons,
- 1 maison de style anglais où se tiennent des expositions d’art temporaires et des ateliers.
Jardín Japonés | Jardin Japonais
Arbre ROUGE sur la carte | Adresse : Avenida Casares 3401
Construit en 1967 à l’occasion de la visite de l’empereur du Japon Akihito et de son épouse Michiko, il s’agit du plus grand jardin de style japonais en dehors du Japon.
Prenant pour modèle le Jardin Zen, en 1977, il a été redessiné sous la direction de l’ingénieur paysagiste Yasuo Inomata.
Se promener parmi les bonsaïs, les azalées, les kokedamas, les cerisiers, les orchidées et les lanternes en ciment, en longeant les étangs paisibles et empruntant les petits ponts rouges, est extrêmement plaisant.
De plus, malgré sa superficie appréciable, le Jardín Japonés reste de taille humaine : on en fait le tour avec bonheur et sans s’épuiser.
Par ailleurs, il possède un Chashitsu, soit un espace dédié à la traditionnelle cérémonie du thé japonaise, dont l’intérieur (de confection artisanale) a été importé du Japon. Certains de ses composants datent de plus de 100 ans :
Enfin, le parc compte un centre culturel, un restaurant de cuisine japonaise, une pépinière où l’on peut acheter des plantes (dont des bonsaïs) et de la nourriture pour les poissons du lac, ainsi qu’une boutique d’artisanat japonais
Planetario Galileo Galilei | Planétarium Galileo Galilei
Étoile NOIRE sur la carte | Adresse : intersection de l’Avenida Sarmiento et de l’Avenida Belisario Roldan
Le Planétarium est le principal centre de vulgarisation astronomique de la ville. Il dispose d’une salle de projection hémisphérique avec 360 sièges inclinables et un dôme de 20 m de diamètre où sont reproduites environ 8 900 étoiles, planètes et satellites de l’univers, grâce à un imposant équipement comprenant 6 projecteurs Sky-Skan d’une résolution 8K :
Son bâtiment de 5 étages abrite également un musée et une petite salle de projection secondaire, en plus d’une collection de météorites provenant du nord de l’Argentine.
À l’extérieur, non loin du lac adjacent, se trouve un monolithe commémoratif en hommage à Nicolas Copernic.
En 2017, à l’occasion de son 50e anniversaire, le bâtiment a été restauré et mis en valeur :
- le Planétarium a été dotée d’un système lui permettant de s’illuminer de manière coordonnée avec 6 autres points-clés de Buenos Aires dont l’Obelico, la Pirámide de Mayo et le Puente de la Mujer :
- Le premier étage comprend un robot interactif, des écrans tactiles avec des informations astronomiques, de la réalité virtuelle et des jeux de réalité augmentée :
- Le deuxième étage accueille une astro-galerie dédiée, notamment, à des expositions photographiques sur de grands écrans.
Hipódromo Argentino de Palermo | Hippodrome Argentin de Palermo
Cheval MARRON sur la carte | Adresse : Avenida Del Libertador 4101
Si (à l’instar de Guy Lux faisant des infidélités aux vachettes) le tiercé est votre dada, sachez que l’accès au site est libre et gratuit. Aucune raison de se priver du shoot d’adrénaline lorsque les chevaux disputent une course, du fanatisme des turfistes argentins, et de l’offre variée de divertissements et de gastronomie.
L’Hipodromo Argentino de Palermo a ouvert le 7 mai 1876. Son inauguration a été un grand événement à l’époque. On raconte que les tramways et les trains ne suffisaient pas pour transporter le nombre de personnes qui se pressaient vers le site. À l’intérieur, 10 000 personnes étaient présentes, une capacité d’accueil bien insuffisante pour tous ceux qui voulaient assister aux courses inaugurales.
Ce qu’on raconte moins, c’est que le site était recouvert par un champ de roseaux, inondé de temps à autre par le Río de la Plata. S’y se déroulaient des courses de chevaux et jeux semi‑clandestins. Les bagarres entre parieurs y étaient très fréquentes, tout comme la présence policière pour arrêter les affrontements.
En 1885, le Gran Premio Nacional (la plus célèbre course hippique en Argentine) a été organisé pour la première fois. Le vainqueur a été un cheval nommé Souvenir, monté par un jockey uruguayen âgé de 11 ans. Une drôle de manière de promouvoir le travail des enfants.
La tribune officielle se distingue par son architecture impressionnante – classée patrimoine historique de la ville – et par son emplacement privilégié : face au poteau d’arrivée, on peut y voir la piste dans toute son étendue.
Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori | Musée d’Arts Plastiques Eduardo Sívori
Musée BLEU CLAIR sur la carte | Adresse : Avenida Infanta Isabel 555
Ce musée possède un patrimoine de 4 000 œuvres d’art argentin des XXe et XXIe siècles.
Son nom rend hommage à Eduardo Sívori, un peintre réaliste argentin qui s’est fortement mobilisé pour organiser et promouvoir les artistes de son pays.
S’il a été officiellement inauguré en 1938 (ce qui en fait l’un des musées les plus anciens de Buenos Aires), il a été installé à son emplacement actuel en 1995. Ce bâtiment élégant fait partie du parc Tres de Febrero : on peut y accéder depuis le Rosedal, en empruntant le Puente Griego :
Pour la petite histoire, il accueillait auparavant le lactarium municipal, situé sur l’ancienne propriété du gouverneur de la province de Buenos Aires, Juan Manuel de Rosas. De là à conclure que l’art est un aliment aussi essentiel que le lait, il n’y a qu’un pas… que je franchis allègrement.
Club de pescadores | Club des Pêcheurs
Poisson BLEU MARINE sur la carte | Adresse : Avenida Costanera Rafael Obligado 2499
Sur la Costanera Norte, le long du Río de la Plata, se trouve le Club de pescadores. Le bâtiment, doté d’une structure similaire à celle d’un château, date de 1930. En 2001, il a été déclaré monument historique national.
Bien qu’il appartienne à un club de pêche sportive comptant actuellement près de 2 000 membres, il offre de nombreuses attractions pour ceux qui ne pratiquent pas cette activité.
Le club dispose d’un grand salon de style classique avec piano, d’une bibliothèque complète, d’un musée historique, d’un aquarium d’eau douce avec diverses espèces ; d’un café-restaurant et d’une école de pêche ouverte à tout le public.
Surtout, se promener sur le quai de plus de 500 mètres est une expérience appréciable toute l’année :
En regardant du côté de la ville, on peut admirer Buenos Aires avec ses bâtiments classiques et observer le décollage et l’atterrissage des avions arrivant à ou partant de l’Aeroparque Jorge Newbery.
En tournant la tête du côté du fleuve, le paysage n’est pas moins spectaculaire : eau (de couleur rouille, caractéristique du Río de la Plata), voiliers, bateaux, oiseaux, et si le temps est clair, vous pouvez même voir la côte de l’Uruguay.
Museo de Arte Latinoamericano (MALBA) | Musée d’Art Latino-Américain (MALBA)
Musée GRIS FONCÉ sur la carte | Adresse : Avenida Presidente Figueroa Alcorta 3415
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, le Musée d’Art Latino-Américain de Buenos Aires (MALBA) est mon musée préféré à Buenos Aires. Et, en toute objectivité, il est l’un des plus intéressants de la ville.
Créé en 1997 pour accueillir la collection d’art de la Fondation Costantini, son fonds comprends environ 400 œuvres (peintures, sculptures, gravures, photographies et objets) de grands artistes latino‑américains du XXe siècle.
Le bâtiment moderne, revêtu de pierre calcaire et doté de vastes surfaces en verre et en acier, est l’œuvre d’Atelman-Fourcade-Tapia, un cabinet d’architectes de Córdoba lauréats d’un concours international très disputé.
Dans la collection Costantini se distinguent les œuvres de Frida Kahlo, Roberto Matta, Diego Rivera, Joaquín Torres-García, Antonio Berni, Jorge de la Vega, Tarsila do Amaral, Pedro Figari, Lygia Clark et Guillermo Kuitca.
Le MALBA accueille également des expositions temporaires de diverses natures s’ouvrant, parfois, à d’autres créations que celles d’artistes latino-américains.
De plus, le musée possède une cinémathèque et un espace littérature où sont organisés des rencontres avec des écrivains, des cours, des séminaires, des conférences et des présentations de livres.
Museo Nacional de Arte Decorativo | Musée National d’Art Décoratif
Musée JAUNE sur la carte | Adresse : Avenida Del Libertador 1902
Le Museo Nacional de Arte Decorativo a été créé en 1937 après l’acquisition par l’État argentin du palais qui appartenait à Matías Errázuriz Ortúzar (diplomate chilien en Argentine) et à son épouse Josefina de Alvear.
Le bâtiment, construit entre 1911 et 1917, est de style néoclassique français. Il a été conçu par l’architecte René Sergent, très renommé à la Belle époque.
La visite du musée permet d’admirer le bâtiment, mais aussi la collection d’objets d’art et de mobilier des époux Errázuriz (sculptures, miniatures, meubles, orfèvrerie, peintures, porcelaines, tapisseries, etc.).
Centro Cultural Islámico « Custodio de las Dos Sagradas Mezquitas » Rey Fahd | Centre Culturel Islamique « Gardien des Deux Saintes Mosquées » Roi Fahd
Croissant VERT CLAIR sur la carte | Adresse : Avenida Intendente Bullrich 55
Ce centre culturel islamique – le plus grand d’Amérique latine – a été inauguré en 2000. Il porte le nom de celui qui a été roi d’Arabie Saoudite de 1982 à sa mort en 2005 et, à ce titre, était considéré comme le gardien des deux saintes mosquées (La Mecque et Médine).
Évidemment dédié à l’Islam, ce centre a également pour vocation d’enseigner la langue arabe et de promouvoir la culture islamique et arabe.
Le bâtiment monumental, orienté vers la Mecque comme le veut le culte musulman, est situé sur un terrain de 3 hectares. La mosquée peut accueillir plus de 2 000 personnes. Depuis ses 2 minarets (50 m de hauteur chacun) l’appel à la prière est lancé 5 fois par jour.
En conclusion
Je vous avais promis une visite placée sous le signe de la détente et des loisirs. Mais vu la taille du quartier (notamment, des Bosques de Palermo) et le nombre d’activités proposées, vous pourriez, finalement, sortir exténués de ce périple.
Tel n’est pas mon but, loin de là. Alors tâchez de prendre votre temps et de savourer la découverte du quartier de Palermo.