Le quartier de Monserrat est la zone la plus ancienne de Buenos Aires : c’est ici que se sont installés en 1580 les premiers colons espagnols.
L’Avenida de Mayo, qui parcourt tout le quartier d’est en ouest, de la Plaza de Mayo à la Plaza del Congreso, est traitée dans un article spécifique. En effet, la suivre d’un bout à l’autre peut constituer une activité touristique à part entière.
Le quartier a adopté son nom en 1769, après la création de la Parroquia Nuestra Señora de Montserrat (Avenida Belgrano 1151) :

Aujourd’hui, il regroupe des bâtiments publics, des banques, des bureaux, des musées et les sièges d’institutions politiques.
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Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :
- Parcourir à pied la Manzana de las Luces est l’occasion d’admirer certains des bâtiments les plus anciens de la ville dont l’Iglesia San Ignacio.
- Le complexe culturel géré par le BAM (Buenos Aires Museo) comprend 2 édifices remarquables : la Farmacia La Estrella et les Altos de Elorriaga. Ce dernier abrite le Centre d’accueil des touristes, un bon point de départ pour découvrir la ville.
Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :
- Carte des lieux à visiter à Monserrat
- Palacio de la Legislatura
- Monumento a Julio Argentino Roca
- Manzana de las Luces
- El Querandí
- Colegio Nacional de Buenos Aires
- Iglesia de San Ignacio de Loyola
- Librería de Ávila
- La Puerto Rico
- Buenos Aires Museo (BAM)
- Altos de Elorriaga
- Farmacia La Estrella
- Iglesia y Convento de San Francisco – Capilla San Roque | Église et Couvent de San Francisco – Chapelle San Roque
- Museo Etnográfico Juan B. Ambrosetti | Musée Ethnographique Juan B. Ambrosetti
- Basílica de Nuestra Señora del Rosario | Basilique Notre-Dame du Rosaire
- Casa del Virrey Liniers | Maison du vice-roi Liniers
- Ex sede de la Biblioteca Nacional | Ex-Siège de la Bibliothèque Nationale
- Ex Casa de la Moneda | Ancienne Maison de la Monnaie
- En conclusion
- Un mot sur l’auteur
Carte des lieux à visiter à Monserrat
Palacio de la Legislatura
Bâtiment avec des colonnes BLEU CLAIR sur la carte | Adresse : Perú 130
Le Palacio de la Legislatura de la ville Buenos Aires (également connu sous le nom de Palacio Ayerza) a été achevé en 1931. Les architectes Eduardo Le Monnier et Héctor Ayerza se sont inspirés du néoclassicisme français du XVIIIe siècle.
Outre l’utilisation de granit gris, les colonnes corinthiennes et les balustrades sont des éléments caractéristiques de son design.
La tour, haute de 97 m, abrite une horloge Westminster avec 4 cadrans de 4,5 m de diamètre. Cette horloge est connectée à 5 cloches (La Santa María, La Pinta, La Niña, La Porteña et La Argentina). La plus grande d’entre elles pèse 1,8 t.
Un autre carillon peut être utilisé pour jouer des mélodies à l’aide d’un clavier en bois situé dans la tour : cet ensemble de 30 grandes cloches finement accordées et disposées pour produire des mélodies, d’origine allemande, pèse plus de 27 t.
Ces caractéristiques architecturales remarquables lui ont valu d’être reconnu monument historique national en 2011.
Après avoir été le siège du ministère du Travail et de la Fondation Eva Perón, dans les années 1940 et 1950, il abrite désormais le parlement de la ville autonome de Buenos Aires.
Le bâtiment possède une bibliothèque accessible au public, en plus de ses 3 salons et de la salle des séances. Dans les galeries supérieures des salons Doré et San Martín, des pièces patrimoniales sont exposées. Au rez-de-chaussée, le vestiaire du salon Doré, utilisé par Eva Perón pendant que la Fondation qu’elle présidait était en activité, a été rénové.
Des visites guidées gratuites sont organisées toute l’année. Les réservations s’effectuent sur le site internet de la legislatura de Buenos Aires.
Monumento a Julio Argentino Roca
Monument NOIR sur la carte | Adresse : Perú 104
Difficile d’échapper à ce monument dédié à l’un des personnages les plus controversés de l’histoire politique argentine.
Julio Argentino Roca (1843-1914) a été président de la Nation à deux reprises : de 1880 à 1886 et de 1898 à 1904. Auparavant, il avait été ministre de la Guerre sous la présidence de Nicolás Avellaneda. À ce poste, il a dirigé la campagne militaire connue sous le nom de « Conquête du Désert ».
Cet épisode historique qui visait à étendre les frontières argentines en Patagonie et dans la Pampa continue à susciter d’âpres débats : le prétendu désert était le foyer de nombreux peuples autochtones. Il suffit de voyager en Patagonie pour se rendre compte que ces peuples autochtones ne sont plus là (à l’exception des Mapuches… un peuple qui aura résisté à tout ou presque). Bref, inutile de vous faire un dessein : cette campagne est allée de pair avec l’extermination et la déportation des populations indigènes.
Symboles de cette controverse : une version du billet de 100 pesos (qui a longtemps été la plus grosse coupure disponible) est à l’effigie de Roca tandis que les plaques des rues portant son nom sont régulièrement barrées du mot « assesino » ou « genocida » (surtout en Patagonie). Et, bien entendu, des actions ont déjà été entreprises par des militants pour exiger le retrait de la statue.
Pour l’heure, le monument à Julio Argentino Roca, inauguré en 1941, est bel et bien visible sur l’avenue du même nom (connue aussi en tant que « Diagonal Sur »). La statue équestre d’environ 5 m de haut, réalisée en bronze, est l’œuvre du sculpteur uruguayen José Luis Zorrilla de San Martín. À la base, en granit poli rouge, se distinguent 2 figures symbolisant la Patrie et le Travail (bref, il ne manque plus que la Famille pour qu’un pétainiste y trouve son compte). La figure représentant la Patrie porte une lance et une épée, tandis que celle représentant le Travail tient un drapeau national et un outil agricole.
Manzana de las Luces
Château JAUNE sur la carte
La Manzana de las Luces est l’un des principaux complexes historiques de Buenos Aires. S’y trouvent plusieurs des constructions les plus anciennes de la ville, comme l’Iglesia de San Ignacio de Loyola.
Sous la Manzana de las Luces ont été creusés des tunnels à l’époque coloniale. Ils ont été utilisés pour la défense et le trafic de contrebande.
Visiter les bâtiments et ruelles du secteur offre un voyage dans le temps (sans avoir à prendre le volant d’une DeLorean). Avec un peu d’imagination, on peut deviner à quoi ressemblait Buenos Aires avant l’Indépendance.
L’expression « Manzana de las Luces » a été employée pour la première fois en 1821 dans l’article du journal El Argos. Cette dénomination doit aux nombreuses institutions éducatives et culturelles qui s’y trouvaient : le Collège de San Ignacio – aujourd’hui Colegio Nacional de Buenos Aires -, l’ancien bâtiment de l’université de Buenos Aires, le premier théâtre, le premier musée de la ville, etc.
Cet héritage perdure aujourd’hui puisque les bâtiments et rues de La Manzana de las Luces accueillent régulièrement des concerts, expositions, spectacles de tango, conférences, etc.
El Querandí
Danseur ORANGE sur la carte | Adresse : Perú 302
En 1920, Le Querandí a ouvert ses portes à l’angle des rues Perú et Moreno, devenant l’un des refuges préférés des élèves du Colegio Nacional Buenos Aires voisin.
Dans les années 1980, il a été contraint de fermer. Heureusement, en 1992, il a été restauré avec son mobilier d’origine (notamment, ses chaises Thonet) et ses murs revêtus d’une boiserie en cèdre foncé. Ses détails architecturaux remarquables (très hauts plafonds, colonnes salomoniques, boiserie sombre, notamment) ont été préservés.
Déclaré « bar notable » et « témoignage vivant de la mémoire citoyenne », le Querandí demeure un rendez-vous classique du quartier, avec différentes offres et ambiances selon l’heure de la journée.
À midi, il est possible de déjeuner dans son grand espace lumineux et spécieux, élégant et confortable. Des espaces sont réservés pour des déjeuners d’affaires. Outre les suggestions hebdomadaires, la carte, qui fait la part belle aux plats régionaux, se renouvelle chaque saison.
Le soir, un spectacle de tango argentin et une cuisine internationale sont proposés dans une ambiance d’authentique tanguería. Le show inclut un orchestre live, plusieurs couples de danseurs et des chanteurs. Il propose un voyage à travers l’histoire du tango et 5 grandes époques : « origines », « immigrants et faubourgs », « Gardel, le tango chanson », « salons et milongas », « modernisme, Astor Piazzola ».
Colegio Nacional de Buenos Aires
Chapeau de diplômé BLEU CLAIR sur la carte | Adresse : Bolivar 263
En 1662, le Colegio Máximo de San Ignacio a été ouvert sur ce site où les jésuites s’étaient installés l’année précédente. L’institution éducative, qui adoptera plus tard le nom de Real Colegio San Carlos (après l’expulsion des jésuites en 1767), a fonctionné ici pendant 2 siècles.
En 1863, le président Bartolomé Mitre a signé un décret par lequel l’État argentin a pris en charge l’institution, qui est devenue le Colegio Nacional de Buenos Aires.
Enfin, depuis 1911, le Colegio est placé sous l’égide de l’université de Buenos Aires, dont il dépend encore aujourd’hui.
Le bâtiment actuel a été conçu par l’architecte français Norbert Maillart. Les travaux ont commencé en 1910.
Hier (4 présidents argentins, par exemple, y ont étudié) comme aujourd’hui, le Colegio Nacional de Buenos Aires est l’un des établissements d’enseignement secondaire les plus prestigieux de la ville.
Richement doté en installations (piscine chauffée, stand de tir, petit observatoire astronomique, etc.), il accueille régulièrement des événements culturels et scientifiques (par exemple, Albert Einstein y a été reçu officiellement en 1926).
Des visites guidées sont organisées les mardis et jeudis à 17 h 30 au prix de 3 000 pesos argentins (ARS) par personne (gratuit pour les mineurs). Les inscriptions se font sur le site internet du Colegio Nacional de Buenos Aires.
Iglesia de San Ignacio de Loyola
Croix GRIS CLAIR sur la carte | Adresse : Bolivar 225
L’église de San Ignacio est la plus ancienne de la ville. Construite entre 1686 et 1722, elle fait partie de la Manzana de las Luces. L’église est l’œuvre des architectes jésuites Juan Krauss, Andrea Bianchi et Giovanni Battista Prímoli. Sous elle se trouve une partie des tunnels construits à l’époque coloniale, utilisés pour la défense et le trafic de contrebande.
Après l’expulsion des jésuites d’Amérique en 1767, les bâtiments de l’église ont abrité l’École de médecine, la Bibliothèque nationale et l’université de Buenos Aires.
À la fin du XVIIIe siècle, l’église a servi de cathédrale provisoire. Puis, elle est devenue une caserne militaire durant la résistance à l’invasion britannique de 1806.
Le dôme sur tambour quadrangulaire, au croisement, et la double hauteur des nefs latérales sont les caractéristiques singulières de cette église, qu’elle partage avec la Catedral Metropolitana de Montevideo. La façade a été influencée par le baroque bavarois.
L’autel majeur, datant du XVIIe siècle, a été sculpté dans le bois et doré par la suite par Isidro Lorea. Les retables baroques valent eux aussi le coup d’œil.
Le 21 mai 1942, l’église de San Ignacio a été déclarée monument historique national.
Des visites guidées, sur réservation (à effectuer sur place), sont organisées au prix (à l’heure où étaient écrites ces lignes) de 13 000 ARS pour les étrangers. La visite permet de découvrir le temple, le cloître, les tours et les tunnels. Des escaliers sont empruntés pour accéder aux tunnels et aux tours.
Librería de Ávila
Livre MARRON sur la carte | Adresse : Adolfo Alsina 500
C’est la librairie la plus ancienne de la ville de Buenos Aires, d’Argentine et d’Amérique. Elle serait même l’une des plus anciennes du monde encore en activité.
Elle a été fondée en 1785 (à l’intersection des rues Potosí et Santísima Trinidad, aujourd’hui Adolfo Alsina et Bolívar) et comptait des murs en adobe et un toit en paille. En plus des livres, on y vendait des herbes médicinales et des articles pour les gauchos. Avec le temps, elle est devenue la première maison de la ville à 2 étages.
Elle a été le refuge et le point de rencontre des révolutionnaires de mai 1810, car les jeunes Manuel Belgrano, Juan José Castelli, Mariano Moreno et Juan José Paso étaient des habitués : ils venaient chercher les livres arrivés de France, porteurs de la pensée vivante de la Révolution française. Cette librairie a donc joué un rôle-clé dans la formation des hommes qui ont œuvré à l’indépendance de l’Argentine, puis l’ont dirigée à ses débuts.
En 1863, avec la construction du Colegio Nacional de Buenos Aires, elle a été désignée « Librairie du Collège ».
Malgré toute son histoire, au XXe siècle, la librairie a fait faillite et, dans les années 1980, tout son inventaire a été vendu aux enchères. Le bâtiment, qui appartenait à l’archevêché de Buenos Aires, a été fermé pendant environ 8 ans et a failli devenir un restaurant de restauration rapide.
Lorsque le libraire Miguel Ávila a appris cela, conscient de la valeur culturelle de l’endroit, il a décidé de l’acheter. Ávila a réussi à annuler le précontrat avec la chaîne de hamburgers et à obtenir la vente pour rouvrir la librairie, qu’il a rebaptisée de son nom. L’archevêque Jorge Bergoglio, aujourd’hui le pape François, a participé à ces négociations.
Vous y trouverez des exemplaires et des documents considérés comme des trésors. Parmi les grandes découvertes, il y a d’anciennes grammaires espagnoles, des livres de lecture d’école primaire âgés de plus de 100 ans (et non des livres d’école primaire pour centenaire), des éditions de Don Quichotte en chinois ou un décret de Manuel de Sarratea de 1819, précisant les conditions pour faire fonctionner une taverne. Ses rayonnages et présentoirs s’ouvrent aussi aux nouveautés en théâtre, histoire argentine et américaine, anthropologie, linguistique, philosophie, entre autres.
La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 9 h à 18 h et le samedi de 10 h à 15 h.
La Puerto Rico
Tasse GRIS FONCÉ sur la carte | Adresse : Adolfo Alsina 416
Ce café historique a été fondé en 1887 par Gumersindo Cabedo qui a vécu quelques années à Puerto Rico avant de s’établir à Buenos Aires (d’où le nom singulier de cet établissement).
Faisant partie des bars notables reconnus par la ville de Buenos Aires, il est situé juste au sud de la Plaza de Mayo, dans l’une des 3 maisons les plus anciennes de la capitale.
Fréquenté par des figures de la scène artistique porteña, plusieurs tangos célèbres y ont été composés, comme Café de La Puerto Rico de Francisco Lacal Montenegro.
À l’occasion de sa réouverture après la pandémie, la façade a été rénovée et la torréfaction de café a été relancée. C’est un bon endroit pour boire ou manger quelque chose. La cuisine est internationale. On y sert d’excellentes pâtes préparées sur place. Les anciennes photographies qui décorent les murs témoignent du riche passé et des films qui y ont été tournés.
En 1999, le parlement de la ville de Buenos Aires a élevé La Puerto Rico au rang de site d’intérêt culturel.
Buenos Aires Museo (BAM)
Musée VIOLET sur la carte | Adresse : Defensa 187
Inauguré en 1968, le BAM entend être un musée dynamique, technologique et inclusif. Il comprend des bâtiments de grande valeur patrimoniale :
- la Casa de los Querubines
- los Altos de Elorriaga
- los Altos de la Estrella (qui abrite la pharmacie du même nom).
Avec des parcours thématiques, le BAM invite à explorer le patrimoine matériel et immatériel de Buenos Aires et met en lumière la formation de l’urbanisme et de l’architecture, les pratiques culturelles, la vie quotidienne, les références symboliques et ses personnalités créatrices.
Grâce à une programmation multidisciplinaire et novatrice, ce musée participatif développe des activités et des expositions technologiques, immersives et multisensorielles.
L’exposition patrimoniale du BAM possède une grande collection d’objets ayant fait partie de l’usage quotidien comme des cartes postales, des affiches et éléments publicitaires, des jouets, des radios, des téléviseurs, des appareils photo, des phonographes, des sanitaires, du mobilier, des textiles, etc.
Il compte aussi un fonds photographique de plus de 8 000 images de la ville de Buenos Aires et de ses habitants et environ 35 000 négatifs de collections de photographes reconnus.
L’archive documentaire contient le registre cartographique du Cadastre Beare et une bibliothèque avec une grande collection de revues (Caras y Caretas, El Hogar, etc.).
Dans le cadre de ses activités, le BAM entend garantir l’accessibilité et l’inclusion. Objectif atteint, car, en 2022, il a reçu les Sellos de Accesibilidad y de Igualdad pour le récompenser de son engagement envers l’égalité des genres et la diversité (audioguides, rampes d’accès, ascenseurs, zones de repos).
Altos de Elorriaga
Château BLEU FONCÉ sur la carte | Adresse : Adolfo Alsina 417
Le commerçant Juan Bautista de Elorriaga a fait construire cette maison entre 1807 et 1820.
C’était l’une des premières constructions de la ville à posséder 2 étages. Le 1er étage était destiné à l’habitation, et le rez-de-chaussée abritait des boutiques commerciales.
Depuis le mirador de la terrasse, on pouvait apercevoir le Río de la Plata, car, à l’époque, la côte était située à seulement 200 m de là.
L’angle où se dresse ce bâtiment n’a pas de saillie, est dépourvu d’éléments architecturaux ou décoratifs qui s’avancent par rapport aux murs adjacents, ce qui est une caractéristique rare dans la ville d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, les Altos de Elorriaga héberge le Centre d’accueil des touristes, géré par le BAM. Un bon point de départ pour commencer à explorer la ville et découvrir les attractions des différents quartiers.
Pour ce faire, les nouvelles technologies sont mises à contribution :
- carte interactive (écran tactile avec informations sur les différents sites)
- tableaux parlants (qui traitent divers sujets, avec traduction en anglais et interprétation en langue des signes)
- film à 360 degrés sur les points d’intérêt de la ville
Le Centre d’accueil des touristes dispose également d’un plan tactile du centre historique de Buenos Aires. Grâce à sa technologie 3D et à l’ajout de l’écriture en braille, il permet aux personnes aveugles et malvoyantes de localiser les attractions essentielles des quartiers de San Nicolás et Monserrat, comme la Casa Rosada, la Catedral Metropolitana ou le Café Tortoni, entre autres.
Farmacia La Estrella
Symbole de pharmacie VERT FONCÉ sur la carte | Adresse : Defensa 201
La Farmacia La Estrella a été fondée en 1834 par Pablo Ferrari, un biochimiste et apothicaire italien, sur commande de Bernardino Rivadavia, le premier président de l’Argentine. Puis, elle a été déplacée dans cet édifice construit en 1885.
Elle est donc l’une des plus anciennes de Buenos Aires et conserve ses caractéristiques d’origine : étagères en noyer, cristaux de Murano, marbres de Carrare, fresques au plafond. Ces dernières représentent des figures allégoriques de la Santé, de la Maladie et de la Pharmacopée, symbolisant le triomphe (toujours partiel et éphémère…) de la pharmacie et de la santé sur la maladie.
Melville Bagley, qui a travaillé comme assistant à la pharmacie dans les années 1860, y a créé la Hesperidina, un tonique à base de pelures d’orange devenu très populaire en Argentine. Il est également le fondateur de la célèbre marque de biscuits Bagley (les gâteaux étant, comme chacun le sait, un médicament très apprécié et appréciable… à consommer avec modération, surtout par les diabétiques).
En 1970, la Ville de Buenos Aires a acquis ce bâtiment pour y installer le siège du BAM. Bien que l’ensemble appartienne actuellement au musée, le local est concédé et continue donc d’avoir une vocation commerciale.
Iglesia y Convento de San Francisco – Capilla San Roque | Église et Couvent de San Francisco – Chapelle San Roque
Croix VERT CLAIR sur la carte | Adresse : Adolfo Alsina 380
L’ordre des frères mineurs (franciscains) a été le premier à s’établir dans la ville de Buenos Aires. Il a été fondé par Saint François d’Assise en 1209. Jorge Bergoglio (le pape François), qui fréquentait souvent les lieux lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires et officiait à la Catedral Metropolitana, a choisi le nom de ce saint comme symbole et guide de son pontificat.
La première église a été édifiée au début du XVIIe siècle, mais la construction de l’actuelle a débuté à vers 1731 selon un projet de l’architecte Andrés Blanqui. Elle a été modifiée au XXe siècle par l’architecte Sackman. Dans la nef centrale est exposée La glorification de San Francisco, œuvre créée par Horacio Butler.
La Capilla San Roque a été construite entre 1751 et 1762 par Andrés Blanqui et Antonio Masella, puis sa façade a été modifiée en 1911.
Cet ensemble monumental est également réputé pour être une oasis de silence à quelques mètres de la Plaza de Mayo. Si vous avez besoin d’un peu de calme, vous savez donc où trouver refuge.
Museo Etnográfico Juan B. Ambrosetti | Musée Ethnographique Juan B. Ambrosetti
Musée MARRON sur la carte | Adresse : Moreno 350
Le Museo Etnográfico possède des collections archéologiques et anthropologiques qui invitent à découvrir la diversité culturelle du passé préhispanique et de l’Argentine actuelle. Ses expositions incluent des pièces de différentes régions du monde et mettent en avant les productions liées aux sociétés autochtones américaines. Les collections de textiles, céramiques et miniatures des cultures andines précolombiennes sont particulièrement remarquables.
Instruments de musique et objets de cultes de différentes civilisations du monde font également partie des pièces exposées.
Créé en 1904 par la faculté de Philosophie et Lettres de l’université de Buenos Aires, il a été élevé au rang site d’intérêt culturel par le parlement de la ville.
Il doit son nom à Juan Bautista Ambrosetti, pionnier de l’ethnographie en Argentine, qui a découvert des sites archéologiques importants comme le Pucará de Tilcara dans le nord-ouest du pays
En plus des expositions, il dispose d’une bibliothèque spécialisée en anthropologie et d’archives photographiques et documentaires.
Le musée propose des visites guidées, des ateliers, des conférences et des spectacles artistiques. Il est ouvert du mardi au vendredi de 13 h à 19 h et les samedis de 15 h à 19 h. À l’heure où étaient écrites ces lignes, l’entrée coûtait 1 500 ARS pour les étrangers.
Basílica de Nuestra Señora del Rosario | Basilique Notre-Dame du Rosaire
Croix NOIR sur la carte | Adresse : Defensa 422
Le terrain sur lequel se dresse cette basilique a été cédé à l’ordre des Dominicains au début du XVIIIe siècle. La construction du temple actuel a commencé en 1751 sous la direction de l’architecte turinois Antonio Masella, mais n’a été achevée qu’à la fin du siècle. La tour ouest a été ajoutée en 1856.
Élevé au rang de basilique au XXe siècle, l’édifice possède 3 importantes nefs ; les nefs latérales abritent des retables des XVIIIe et XIXe siècles.
Dans cette église se sont réfugiés les soldats anglais lors de l’invasion de 1807, et à l’intérieur sont conservés les drapeaux pris aux forces britanniques. Y sont également exposés 2 emblèmes pris par Manuel Belgrano à l’armée de l’empire espagnol et offerts, ensuite, à la vierge Marie.
Au début du XXe siècle, un mausolée pour le général Manuel Belgrano, œuvre du sculpteur italien Ettore Ximenes, a été érigé dans le parvis de la basilique.
Casa del Virrey Liniers | Maison du vice-roi Liniers
Maison ROUGE sur la carte | Adresse : Republica Bolivariana de Venezuela 469
Dans cette maison a vécu, de 1806 à 1809, Santiago de Liniers, avant-dernier vice-roi du Río de la Plata (titre donné au plus haut représentant de la couronne espagnole). Les termes de la capitulation du général anglais William Beresford, après l’invasion manquée de 1806, y ont été négociés.
Elle a été construite en 1778 pour le marchand espagnol Martín Simón de Sarratea. Seulement la façade et quelques murs du bâtiment d’origine ont été conservés. Cloisons épaisses en briques, grandes ouvertures et porte principale imposante sont ses caractéristiques les plus notables.
À partir de 1878, elle a été le siège d’une importante maison d’édition fondée par Ángel Estrada.
Actuellement, la Casa del Virrey Liniers est le siège de l’Institut Historique et de la Direction générale du patrimoine de la ville De Buenos Aires. Depuis 2011, un centre culturel, l’Espacio Virrey Liniers, propose des expositions historiques.
Ex sede de la Biblioteca Nacional | Ex-Siège de la Bibliothèque Nationale
Livre VIOLET sur la carte | Adresse : Mexico 564
La Biblioteca Nacional a été créée en 1810 par un décret de la première junte argentine. En 1901, l’institution a été transférée dans ce bâtiment, qui avait initialement été projeté pour abriter la Loterie nationale.
La construction de style Beaux-Arts a été réalisée par l’architecte italien Carlos Morra.
De 1955 à 1973, l’écrivain Jorge Luis Borges a occupé le poste de directeur de l’institution. Son bureau, situé au premier étage, a été entièrement restauré et attire de nombreux visiteurs.
Lorsqu’il a pris ses fonctions, Borges avait déjà perdu la vue, ce qui l’a conduit à écrire son célèbre Poème des dons, dont la première strophe dit : « Que personne ne réduise aux larmes ou aux reproches/ cette déclaration de la maîtrise/ de Dieu, qui, avec une magnifique ironie/ m’a donné les livres et la nuit » (Nadie rebaje a lágrima o reproche/ esta declaración de la maestría/ de Dios, que con magnífica ironía/ me dio a la vez los libros y la noche). Plusieurs de ses œuvres (El reloj de arena et Los libros y la noche, notamment) ont été inspirées par les lieux. Il y passait tellement de temps qu’il a envisagé de s’y installer, sans jamais concrétiser ce projet.
En 1992, la Biblioteca Nacional a déménagé dans son bâtiment actuel du quartier de Recoleta, à Buenos Aires (adresse : Agüero 2502).
Depuis, le bâtiment historique est le siège de plusieurs institutions : le Centre de documentation et d’études Jorge Luis Borges, l’Institut national de musicologie Carlos Vega, le Ballet folklorique national et la Compagnie nationale de danse contemporaine. Il continue donc à jouer un rôle culturel important.
Ex Casa de la Moneda | Ancienne Maison de la Monnaie
Billet BLEU FONCÉ sur la carte | Adresse : Defensa 628
En 1875, le « peso fuerte » a été fixé comme unité monétaire de l’Argentine et la Casa de la Moneda a été créée pour l’impression de billets, de valeurs fiscales et de timbres postaux.
Son siège a été établi sur ce terrain qui avait déjà accueilli plusieurs institutions (dont l’Hôpital du roi, créé par Juan de Garay, second fondateur de Buenos Aires).
Le bâtiment actuel, œuvre de l’ingénieur Eduardo Castilla, a été inauguré en 1881 et a hébergé la Casa de la Moneda jusqu’en 1944.
De style italianisant avec une structure en fer et en brique, il présente une disposition symétrique convergeant vers une cour intérieure. Le portail d’entrée avec son tympan, les frises ornementales avec des motifs d’abeilles et de fleurs de lys sont quelques-unes de ses caractéristiques remarquables.
Déclaré monument historique national en 1979, il est actuellement la propriété de l’Armée argentine et abrite, notamment, ses Archives générales.
En conclusion
Une fois dans le quartier de Monserrat, la tentation est grande de privilégier les bâtiments entourant la Plaza de Mayo (Casa Rosada, Catedral Metropolitana, Cabildo), puis de s’engager sur l’Avenida de Mayo.
Comme cet article a essayé de le montrer, il serait dommage de bouder la partie la plus ancienne de Buenos Aires, car elle regorge de trésors architecturaux.