Visiter Recoleta à Buenos Aires en 2025

Contrairement au quartier de San Telmo à Buenos Aires qui semble figé dans le passé (ce qui, d’ailleurs, fait tout son charme), le quartier élégant de Recoleta mêle tradition et modernité.

Avenues bordées d’arbres majestueux, bâtiments aux architectures éclectiques, espaces verts apaisants, etc. chaque coin de Recoleta renferme une histoire. Le célèbre Cementerio est, notamment, une source inestimable d’inspiration pour les conteurs ; il se murmure (en hauts lieux) que Stéphane Bern rêve d’y tourner un épisode de Secrets d’Histoire.

représentation illustrée d'une allée, bordée de mausolées et caveaux, du Cementerio de la Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Mais Recoleta, c’est aussi une ambiance contemporaine et vivante, avec ses cafés animés, ses boutiques branchées et ses marchés artisanaux (les ferias, notamment celle de la Plaza Francia) qui font le bonheur des flâneurs et des amateurs de découvertes en tout genre.

Poursuivez la lecture pour découvrir les incontournables de ce quartier emblématique et planifier votre visite idéale.

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⏳ Temps de lecture 22 minutes

Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :

  • Le Cementerio de la Recoleta est incontournable, même pour ceux (j’en fais partie) qui ont du mal à associer les mots « cimetière » et « promenade ». Pourtant, il s’agit d’un musée à ciel ouvert, dont la visite sera encore plus appréciable avec un guide.
  • Le Museo Nacional de Bellas Artes est un musée bien plus académique que le précédent. Mais quelle collection ! Le Louvre argentin (dont l’entrée est gratuite, même si depuis mi-novembre 2024 une contribution volontaire de 3 000 pesos argentins est fortement suggérée) a de quoi séduire les esthètes les plus exigeants et/ou blasés.
  • L’Avenida Alvear est certainement l’une des plus impressionnantes de la ville. Avec ses palaces (devenus ambassades ou hôtels de luxe), cette artère confirme que Buenos Aires est la plus parisienne des cités latino-américaines.

Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :

Un peu d’histoire pour les nuls (dont je fais partie)

Ses bâtiments, sa zone commerciale et son célèbre cimetière font de Recoleta le quartier le plus élégant de la ville. Le plus rupin aussi, diront les mauvaises langues (non sans réalisme).

Le nom de ce quartier provient du couvent et de l’église des frères récollets, un ordre religieux mendiant d’inspiration franciscaine. Les récollets y sont arrivés au début du XVIIIe siècle.

Vers la fin du même siècle, les grandes fermes et terrains inhabités ont commencé à se diviser et à se peupler.

À cette époque, en raison des fréquentes épidémies de choléra et surtout celle de fièvre jaune de 1871, les familles les plus riches du sud de la ville ont déménagé vers le nord, peuplant ainsi la zone… et abandonnant San Telmo et La Boca.

La consolidation définitive du quartier est l’œuvre du premier maire de la ville, Torcuato de Alvear. À partir de son mandat (1883-1887), on a commencé à construire de somptueux palais entourés de jardins, en copiant le modèle européen, particulièrement le style français. Les architectes et la main‑d’œuvre étaient généralement étrangers et les matériaux importés : le Museo Nacional de Arte Decorativo (dans le quartier voisin de Palermo en Argentine et non en Italie !) en est probablement le meilleur témoin.

Aujourd’hui, le quartier se distingue par la qualité de son architecture, le caractère aristocratique de ses résidences et palais ou encore ses splendides places.

Carte des lieux à visiter à Recoleta

Peut-être encore plus que San Telmo, Recoleta se prête à une découverte à pied. La concentration de la plupart des sites d’intérêt sur quelques cuadras et la taille modeste du quartier y invitent :

Recoleta, côté scènes : espaces culturels et édifices riches en histoire

Cementerio de La Recoleta | Cimetière de la Recoleta

Voilà certainement le musée de Buenos Aires (oui, le mot n’est pas usurpé) comptabilisant le plus de visites.

vue aérienne du Cementerio de la Recoleta et de la Basilica de Nuestra Señora del Pilar

Cela tient à l’inestimable valeur architecturale de ses majestueux mausolées et caveaux, dernières demeures d’une grande partie des principaux protagonistes de l’histoire argentine. Leaders politiques, présidents de la Nation, écrivains, lauréats du prix Nobel, sportifs, entrepreneurs, etc. s’y côtoient.

Le plus célèbre et fréquenté étant assurément celui d’Eva Duarte de Perón (Evita). Mais est-elle véritablement morte ? On peut se le demander tant la ferveur (entre admiration et détestation) la concernant semble vivace.

caveau de la famille Duarte où repose Evita Perón au Cementerio de la Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Ces œuvres d’art (oui, encore une fois le mot n’est pas usurpé) témoignent d’un temps où le pays était une puissance économique émergente et où les familles fortunées de la ville rivalisaient pour construire de splendides monuments funéraires. Elles faisaient appel aux plus célèbres architectes de leur temps pour honorer leurs défunts et donner à voir (pour l’éternité) la puissance de leur patronyme. Ornées de sculptures, plus de 90 tombes ont été déclarées monument historique national.

Le cimetière de la Recoleta (à l’instar du quartier) doit son nom au fait que le terrain abritait, autrefois, le couvent des moines récollets. Le cimetière a pris place sur l’ancien verger des moines. Faut-il y voir une ruse de l’histoire consistant à prolonger la vie des morts en les irriguant du sang du Christ ? À chacun d’en juger.

En 1822, il est devenu le premier cimetière public de la ville. Son tracé est l’œuvre de l’ingénieur français Próspero Catelin. Ce n’est que vers la fin du XIXe siècle que les familles les plus aisées – ayant déménagé au nord de la ville pour fuir les épidémies sévissant au sud – en ont fait leur nécropole préférée. Au point de devenir le musée à ciel ouvert et l’attraction touristique que l’on connait aujourd’hui.

Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous y rendre avec un guide. Cela alourdira la facture, car l’entrée du cimetière est désormais payante pour les touristes étrangers. Mais, sans guide, vous risquez de passer totalement à côté des fascinantes et curieuses histoires que ces tombes ont à vous raconter. Je doute que coller votre oreille contre les sculptures soit plus efficace que les explications d’un fin connaisseur.

Dans un article dédié aux meilleurs musées de la ville, je rapporte quelques-unes d’entre elles. Mais la liste serait bien longue. Par exemple, loin du faste de certains mausolées, y est enterré un (quasi) anonyme David Alleno :

tombe de David Alleno, employé du cimetière de 1881 à 1910, au Cementerio de la Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Ce modeste employé du cimetière a économisé toute sa vie pour pouvoir y construire sa propre tombe.

Attention : accéder au Cementerio de la Recoleta est désormais payant. La mesure s’applique depuis le lundi 4 avril 2022. Les billets peuvent être achetés sur le site internet de la ville de Buenos Aires ou à l’entrée du cimetière.

Museo Nacional de Bellas Artes | Musée National des Beaux-Arts

Le Museo Nacional de Bellas Artes est l’un des plus importants d’Amérique latine et détient la plus grande collection d’art argentin du pays.

vue extérieure de l'entrée du Museo Nacional de Bellas Artes, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Officiellement, il est gratuit, pour tous, toute l’année (sauf les lundis, jour de fermeture hebdomadaire, et les 1er mai, 27 juin, 24, 25 et 31 décembre et 1er janvier). Mais depuis mi-novembre 2024 cette gratuité est très factice, puisque tous les visiteurs sont invités à passer devant des automates leur suggérant vivement de faire une contribution volontaire d’un montant de 3 000 pesos argentins. Un concept novateur (la gratuité payante) qui donne une raison supplémentaire d’y aller.

Le Museo Nacional de Bellas Artes a été inauguré en 1896, ce qui en fait également un des plus anciens musées de la ville.

Mais son siège actuel – un bâtiment rénové par l’architecte Alejandro Bustillo – date de 1933.

Pour l’anecdote, cet édifice abritait originellement des stations de pompage et les dépôts d’eau potable de la ville, ce qui n’était pas vraiment propice à l’exposition d’huiles sur toile.

On imagine que Bustillo et ses équipes ont eu fort à faire pour créer des espaces adaptés à l’accueil de la collection permanente. Justement, voyons un peu le contenu de cette collection :

  • le patrimoine d’art international compte, notamment, des œuvres de Le Greco, Francisco de Goya, Auguste Rodin, Rembrandt, Pierre Paul Rubens, Pierre-Auguste Renoir, Edgar Degas, Paul Cézanne, Marc Chagall et Pablo Picasso.
huile sur toile exposée au Museo Nacional de Bellas Artes, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
  • parmi les peintres argentins les plus importants qui y sont exposés figurent Cándido López, Lino Enea Spilimbergo, Prilidiano Pueyrredón, Fernando Fader, Benito Quinquela Martín, Xul Solar, Antonio Berni, Carlos Alonso et Antonio Seguí.
salle d'exposition de sculptures du Museo Nacional de Bellas Artes, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Le musée dispose également de salles thématiques (dédiées à la photographie ou encore à l’art andin précolombien), de 2 terrasses exposant des sculptures et (si jamais vous avez le temps et l’énergie d’en demander encore) d’une bibliothèque de 150 000 ouvrages.

El Ateneo Grand Splendid

Même si la librairie ne fait pas encore partie des disciplines olympiques, El Ateneo Grand Splendid détient plusieurs records :

  • Elle est la plus grande librairie d’Amérique du Sud.
  • Elle a été choisie par le journal britannique The Guardian comme la deuxième meilleure librairie du monde.
  • Elle a été classée comme la plus belle par le magazine états-unien National Geographic.
vue d'ensemble (rayonnages, escalator, scène) de la librairie El Ateneo Grand Splendid, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Chaque jour, des centaines de personnes y passent et ne cessent de s’émerveiller du spectacle qui les entoure. Bien que vous puissiez y acheter des livres, mais aussi des CD, vinyles et DVD, entrer dans cet endroit est une expérience en soi.

La librairie El Ateneo a été inaugurée le 4 décembre 2000 dans un bâtiment qui conserve l’ancien éclat et l’élégance du Teatro Grand Splendid du début du XXe siècle. Ses balustrades originales, sa décoration intacte et, surtout, son dôme imposant orné de fresques de 20 mètres de diamètre en imposent.

Le thème choisi pour décorer le ciel du théâtre (devenu librairie) est une représentation de la paix très significative, puisqu’elle a été réalisée par Nazareno Orlandi en 1919 juste après la fin de la Première Guerre mondiale.

L’ancienne scène – et son rideau de velours entrouvert– a été transformée en café, invitation à s’asseoir un livre à la main.

café sur la scène de la librairie El Ateneo Grand Splendid, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

On peut également profiter des fauteuils situés de part et d’autre de la salle principale ou se placer dans les loges exclusives. Si l’on a pas un sou en poche (ou si le poids des bagages est limité, ô drame du voyageur), il est tentant d’en faire un salon de lecture, le temps de la visite. Papier en main, dont l’encre est la sève, on aimerait bien prendre racine.

Si vous voyagez en famille, sachez que le secteur dédié aux livres pour enfants se situe au sous-sol. Le premier étage, quant à lui, accueille souvent des expositions et des présentations d’œuvres.

Biblioteca Nacional | Bibliothèque Nationale

La Bibliothèque Nationale possède plus de 2 millions de documents : des manuscrits, des livres, des revues, des périodiques et journaux, des photographies, des cartes, des gravures, des partitions, etc.

Si vous souffrez d’ennui profond, vous y trouverez de quoi vous y occuper : même si vous êtes hypermnésique, une vie ne suffirait pas pour en faire le tour.

Voici donc un challenge plus accessible : parcourir les 11 000 volumes les plus précieux qui sont renfermés dans la Salle du Trésor. Si la majorité d’entre eux datent des XVIe et XVIIe siècles, 21 incunables (autrement dit des livres imprimés avant 1500) y sont conservés. La pièce maitresse est probablement un folio de la Bible de Gutenberg, premier livre imprimé.

vue extérieure de la Biblioteca Nacional Mariano Moreno, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Créée par Mariano Moreno le 13 septembre 1810, la Bibliothèque nationale a été dirigée par des personnalités illustres, dont Jorge Luis Borges, qui est, probablement, l’écrivain argentin le plus célèbre dans le monde.

Fait notable : elle a eu 4 sièges, ce qui a probablement fait le bonheur (et les tours de reins) des déménageurs. Si un livre peut être un bon compagnon de voyage, il faut croire que l’inverse est tout aussi vrai. Personnellement, j’en étais déjà intimement convaincu.

Le siège actuel est à l’intersection des rues Agüero et Austria et des avenues Las Heras et Del Libertador. En 1937, le Congrès national a décidé d’y ériger une résidence d’été pour les présidents. Juan Domingo Perón y a vécu jusqu’à son renversement en 1955, et son épouse, Eva Duarte de Perón (connue sous le nom d’Evita), y est décédée le 26 juillet 1952.

Sans surprise, la dictature, autoproclamée Revolución Libertadora (Révolution libératrice), issue du coup d’État de 1955, a décidé de démolir le bâtiment.

L’édifice actuel y a été conçu par l’architecte Clorindo Testa, lauréat d’un concours lancé en 1961. La première pierre a été posée en 1971 et l’œuvre a été achevée en… 1992. Testa a préféré s’en amuser, en paraphrasant Goethe : « La construction a suivi son rythme lent, sans se presser ni s’arrêter, à l’image d’une étoile. »

Il compte 6 étages et 3 sous-sols pour le stockage des livres. Au 5e étage, une grande fenêtre offre une vue magnifique sur la ville. Il dispose de 9 salles de lecture pouvant accueillir 940 lecteurs en simultané, d’1 auditorium et d’1 école de bibliothécaires.

salle de lecture de la Biblioteca Nacional Mariano Moreno, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Enfin, en 2011, un Museo del Libro y de la Lengua (musée du livre et de la langue) y a ouvert ses portes.

Basílica de Nuestra Señora del Pilar | Basilique Notre-Dame du Pilier

Conçue par les architectes jésuites Bianchi et Prímoli, la Basílica de Nuestra Señora del Pilar a été inaugurée en 1732 et déclarée monument historique national en 1942.

vue extérieure de la Basílica de Nuestra Señora del Pilar, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

À l’origine, elle était située en dehors de la ville, conformément aux règles de réclusion et de séparation prônées par l’ordre des récollets. La construction a été financée par un voisin originaire de Saragosse, à condition qu’elle rende hommage à la Vierge du Pilar, très populaire dans sa ville natale (où, pour la petite histoire, il existe une basilique du même nom).

De nos jours, la Basílica conserve ses somptueux retables, statues et ornements d’origine.

retable de la Basílica de Nuestra Señora del Pilar, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

L’église se compose d’une seule nef avec un transept (vaisseau transversal) très développé, couvert par une voûte en berceau. Les chapelles latérales sont peu profondes.

À l’intérieur, plusieurs éléments valent le coup d’œil :

  • Le retable principal est de style baroque, tout comme la chaire et les autels latéraux.
  • L’autel principal est orné de motifs incas du Haut-Pérou, richement travaillés en argent :
autel de la Basílica de Nuestra Señora del Pilar, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
  • La statue en bois de Saint Pierre d’Alcántara, co-patron de l’église, date du XVIIIe siècle et est attribuée au sculpteur Alonso Cano.

Centro Cultural Recoleta | Centre Culturel Recoleta

Ce bâtiment abritait à l’origine le couvent des moines récollets, qui a donné son nom au quartier. Il a été construit en 1732, selon le projet des architectes jésuites Juan Kraus et Juan Wolf. Leur homologue Andrea Bianchi est intervenu dans la construction de la façade et l’achèvement des intérieurs.

patio intérieur du Centro Cultural Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Le couvent est devenu propriété de l’État en 1822, après la réforme de l’ordre ecclésiastique.

Pendant plusieurs années, divers usages ont été faits du bâtiment :

  • En 1859, il a servi d’asile de mendiants, et l’architecte Juan Antonio Buschiazzo a ajouté de nouveaux pavillons, tout en conservant les cloîtres intacts.
  • Puis, il a tour à tour été utilisé comme hôpital, caserne et maison de retraite (un beau florilège de lieux disciplinaires tournés vers… l’enfermement).
  • Enfin, en 1978, sans doute pour lui donner un peu de respiration et d’ouverture, un projet de transformation en Centro Cultural s’est fait jour. Les architectes Jacques Bedel, Luis Benedit et Clorindo Testa ont réalisé les rénovations nécessaires en tâchant de respecter la structure originale.
vue extérieure de la façade, ornée d'une fresque colorée, du Centro Cultural Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Compte tenu de ses affectations successives et du nombre d’architectes étant intervenu, à diverses époques, vous ne serez pas surpris par son style éclectique. Un mariage étonnant d’éléments coloniaux avec des inspirations italianisantes et modernes.

Aujourd’hui, en Centro Cultural Recoleta compte 27 salles d’exposition, un petit cinéma, un auditorium, un amphithéâtre ainsi qu’un laboratoire de recherche et de production musicale équipé des technologies les plus avancées.

espace d'exposition et d'activité dédié au hip hop au Centro Cultural Recoleta, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Expositions d’arts plastiques, concerts, représentations théâtrales, cours et ateliers figurent parmi les principales activités proposées.

Facultad de Derecho | Faculté de Droit

Ce bâtiment massif date de 1949. Il est le fruit d’un concours dont les architectes Arturo Ochoa, Ismael Chiapore et Pedro Vivent ont été les lauréats.

vue d'ensemble de la Facultad de Derecho, édifice de style dorique, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Inspirée du style dorique, la Facultad de Derecho occupe une surface de 40 000 m² répartis en rez-de-chaussée, étage principal et 2 étages supérieurs. Le bâtiment compte un musée, une pinacothèque et une bibliothèque spécialisée.

couloir bordé de colonnes doriques de la Facultad de Derecho, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

À l’intérieur, dans la salle des actes, vous pouvez admirer une grande huile sur toile de l’artiste Antonio González Moreno, décrivant la cérémonie d’inauguration de l’université de Buenos Aires en 1821.

Palais de Glace

Inauguré en 1910, le Palais de Glace doit son nom au fait qu’il a fait office de patinoire pendant quelques années. Sa coupole en verre et ses lucarnes visaient à fournir un bain de lumière naturelle aux patineurs (et, ainsi, réchauffer leurs cœurs, je suppose).

vue extérieure du Palais de Glace, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires.

En 1915, il est devenu une salle de bal populaire, ce qui traduit une certaine continuité vu la parenté entre la danse et le patinage. Holiday on Ice et Philippe Candeloro ne diront pas le contraire.

Depuis 1931, il accueille des expositions artistiques, ce qui – une fois encore – est parfaitement logique puisque la danse est un art.

salle d'exposition du Palais de Glace, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

En toute honnêteté, le Palais de Glace a un peu de mal à trouver sa place par rapport aux nombreux musées de la ville et du quartier. Pourtant, le Salon national des arts visuels, le concours artistique le plus important du pays, y décerne des prix en peinture, sculpture, dessin, gravure, céramique, art textile, photographie, etc.

En fait, le lieu était au faîte de sa gloire dans les années 1920.

Aller danser le tango sur les mélodies du sextet de Julio de Caro, dans cette salle à l’acoustique parfaite, était très prisé par la jeunesse de Buenos Aires.

Pour l’anecdote (qui aurait pu virer au drame), une nuit de décembre 1915, à la sortie de la milonga, Carlos Gardel a participé à une rixe et a été blessé par balle. Le projectile est resté logé dans son poumon gauche pour le reste de sa vie.

Pour l’anecdote dans l’anecdote, un de mes oncles a vécu une mésaventure similaire. Même s’il n’est pas banal de vivre avec du plomb dans l’aile, les journaux en ont moins parlé (allez comprendre !).

Museo de Arquitectura y Diseño (Marq) | Musée de l’Architecture et du Design (Marq)

Créé par la Sociedad Central de Arquitectos à la fin de l’an 2000, ce musée a pour objectif de préserver, exposer et diffuser le patrimoine architectural et urbain, national et international.

vue extérieure du Museo de Arquitectura y Diseño, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Se déployant sur 4 étages, il prend place dans un lieu original : l’ancien château d’eau du complexe ferroviaire de Retiro, un bâtiment construit en 1915.

exposition dans un salle du Museo de Arquitectura y Diseño, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Recoleta, côté jardins : parcs, places et avenues

Floralis Genérica

Saviez-vous que l’acier est un être vivant ?

Plantée sur la Plaza de las Naciones Unidas, la Floralis Genérica le prouve. Cette œuvre en acier inoxydable de 20 mètres de haut et de 18 tonnes est une sculpture en mouvement : elle s’ouvre et se ferme selon le moment de la journée.

allée conduisant à la sculpture Floralis Generica, sur la Plaza de las Naciones Unidas, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Offerte à la ville de Buenos Aires par son auteur, l’architecte argentin Eduardo Catalano, elle fonctionne grâce à un système hydraulique et des cellules photoélectriques.

Elle a été inaugurée le 13 avril 2002, en hommage à toutes les fleurs. Devenue un emblème de Buenos Aires, elle est l’une des œuvres les plus visitées par les touristes.

Sculpture Floralis Generica, entourée d'un bassin, sur la Plaza de las Naciones Unidas, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Cependant, comme toute fleur, elle est fragile. Ayant cessé de fonctionner en 2009, elle a été réparée, puis réinaugurée en 2015. Récemment (en décembre 2023, puis en mars 2024), elle a de nouveau été endommagée par de fortes tempêtes. 2 de ses pétales ont été démontés en mai dernier et sont actuellement en réparation. Difficile de prédire la date de la troisième inauguration.

Plaza Mitre | Place Mitre

Plus qu’une place, il s’agit d’un jardin public, d’une superficie quasiment similaire à sa voisine immédiate, la Plaza Evita.

En arrivant par l’Avenida Del Libertador, on ne peut pas échapper au monument équestre à Bartolomé Mitre. Cette œuvre des sculpteurs David Calandra et Eduardo Rubino a été inaugurée en 1927.

vue d'ensemble de la Plaza Mitre depuis l'Avenida Del Libertador, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Au sommet d’une petite colline, le cavalier en bronze s’élève sur un socle en granit rouge, entouré de figures allégoriques sculptées en marbre de Carrare.

Bartolomé Mitre est un militaire et homme politique argentin, président de 1862 à 1868. Son héritage est, certes, bien plus controversé que celui des héros de l’indépendance tels que José de San Martín et Manuel Belgrano. Mais, la disparition du billet de 2 pesos, à son effigie, doit bien plus à l’inflation qu’à ces controverses.

statue équestre en hommage à Bartolomé Mitre, sur la Plaza Mitre, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Derrière le monument, vous pourrez observer une série de résidences d’architecture française, parmi lesquelles l’ambassade de Grande-Bretagne (car, oui, la guerre de 100 ans est bien finie).

Ce beau parc, qui invite à la flânerie, est doté d’autres sculptures et monuments en l’honneur de diverses personnalités. À l’angle de l’avenue Del Libertador, une fontaine est dédiée au poète libanais Gibran Khalil Gibran. Un buste rend hommage au médecin argentin Luis Agote, inventeur d’une méthode pour éviter la coagulation du sang lors des transfusions.

Plaza Francia | Place France

La place, conçue par le célèbre paysagiste Charles Thays, doit son nom à son monument central.

monument De Francia a Argentina, sur la Plaza Francia, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Dénommé De Francia a Argentina (De la France pour l’Argentine) et inauguré en 1910, il est l’œuvre du sculpteur français Edmond Peynot. Ce monument est un cadeau de la communauté française au pays à l’occasion du centenaire de la Revolución de Mayo :

  • Les 3 figures allégoriques en marbre de Carrare représentent la science, l’industrie, l’agriculture et les arts.
  • Les 4 bas-reliefs en bronze évoquent des faits marquants de l’histoire des 2 pays : la Première junte de gouvernement créole et la Traversée des Andes pour l’Argentine ; la Prise de la Bastille et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour la France.
bas-relief représentant la prise de la Bastille sur le monument De Francia a Argentina sur la Plaza Francia, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
  • Les 2 figures féminines au sommet de la colonne symbolisent les 2 nations, guidées par un ange représentant la gloire. Les plaques autour du monument rendent hommage à des personnalités d’origine française dont l’écrivain Émile Zola.

Bref, un hommage à l’amitié franco-argentine, qui a pris un coup de froid (que l’on espère passager) au moment où sont écrites ces lignes (juillet 2024).

Par ailleurs, en parcourant la Plaza Francia, vous pourrez découvrir une sculpture réalisée par Djibilian Lazaro qui représente Louis Braille, créateur du système de lecture et d’écriture pour les aveugles.

monument De Francia à Argentina entouré de stands de la foire artisanale, sur la Plaza Francia, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

La Plaza Francia est aussi fréquentée pour la foire artisanale en plein air qui s’y tient les samedis, dimanches et jours fériés de 10 h à 20 h.

Parque Carlos Thays | Parc Charles Thays

Cet espace vert de 4 500 m² a été baptisé en l’honneur du paysagiste français Carlos Thays.

Il s’étend sur plus de 4 hectares sur un terrain où, jusqu’en 1990, fonctionnait Italpark, un parc d’attractions très renommé.

allées arborées du Parque Carlos Thays, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
Attention : ne pas confondre avec le magnifique Jardín Botánico, lui aussi dénommé Carlos Thays, situé à Palermo, le quartier voisin, juste au nord.

Le Parque Carlos Thays est, surtout, remarquable pour ses sculptures, parmi lesquelles :

  • La statue des Nations unies créée par Marta Minujín.
  • Le Torso Masculino que l’on doit au Colombien Fernando Botero :
Torso Masculino, oeuvre de Fernando Botero, dans le Parque Carlos Thays, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
  • Le monument Pro Cultura Nacional de l’Italien Alejo Afani.
  • El Árbol de l’artiste Néstor Basterretxea, œuvre offerte par la communauté basque.

Avenida Alvear | Avenue Alvear

Piétons NOIR sur la carte

L’avenue Alvear, peut-être la plus élégante de la ville, a été tracée en 1885 à l’initiative du premier intendant (maire) de la ville, Torcuato de Alvear. Initialement dénommée Bella Vista, elle a été rebaptisée en hommage à Carlos María de Alvear, père du premier édile, qui a joué un rôle de premier plan dans l’indépendance du pays.

L’avenue commence à la place Carlos Pellegrini et se termine face au monument rendant hommage à Torcuato de Alvear :

monument en hommage à Torcuato Alvear, sur l'Avenida Alvear, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Cette œuvre de Juan Lauer, inaugurée en 1900, est composée d’une colonne de marbre de style dorique, couronnée par une figure ailée représentant la gloire. Dans la partie médiane se trouve le buste Torcuato de Alvear et, à la base, 3 bas-reliefs représentant les faits marquants de son action pour la ville.

L’Avenida Alvear impressionne surtout par sa concentration de résidences aristocratiques : le Palais Pereda (actuelle résidence de l’ambassadeur du Brésil), le Palais Ortiz Basualdo (actuelle ambassade de France), la demeure de Concepción Unzué de Casares (siège du Jockey Club), le Palais Álzaga Unzué (désormais Four Seasons Hotel), etc.

Ces constructions reflètent l’influence architecturale française et confèrent à l’avenue une atmosphère haussmannienne.

Vue sur le Palacio Ortiz Basulado, sur l'Avenida Alvear, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires
Palacio Ortiz Basualdo, siège de l’ambassade de France

À l’angle de l’Avenida Alvear et de la rue Ayacucho se dresse l’Alvear Palace Hotel, majestueux par son architecture et sa décoration :

Alvear Palace Hotel, sur l'Avenida Alvear, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Ce palais, inspiré par les conceptions architecturales en vogue à la Belle Époque, a été inauguré officiellement en 1932, après 10 ans de travaux. En 2003, il a été déclaré monument historique de la ville de Buenos Aires.

Avenida Quintana, La Biela | Avenue Quintana, La Biela

Cette ample (et courte) avenue figurait déjà sur un plan de la ville en 1722. Elle était alors connue sous le nom de Calle larga de Recoleta (rue longue de Recoleta).

Elle est devenue au fil des années l’une des artères principales du quartier, avec ses commerces, ses confiseries et ses restaurants.

vue sur la Basílica de Nuestra Señora del Pilar, depuis l'Avenida Quintana, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Située à 100 m de la Basílica de Nuestra Señora del Pilar et du Cementerio, elle est le lieu idéal pour prendre une pause après un marathon culturel. Une halte dans l’un de ses élégants bars, parmi lesquels se distingue La Biela, est tentante :

Café La Biela, sur l'Avenida Quintana, dans le quartier de Recoleta à Buenos Aires

Ces lieux, un peu comme à Saint-Germain-des-Prés, sont de longue date le rendez-vous d’intellectuels porteños, tels que Jorge Luis Borges ou Silvina Ocampo.

En conclusion

Après ce tour d’horizon, vous serez convaincu, je l’espère, que de grandes et petites histoires vous attendent le long des rues et avenues de Recoleta.

Des histoires qui seront assurément de beaux souvenirs de voyage.

Un mot sur l’auteur

Présentation de Jérôme Dufaur, créateur de argentinamo.com et auteur des articles: "Tombé amoureux de l’Argentine lors d’un semestre d’études en 2001, Jérôme Dufaur y passe entre 3 et 6 mois par an. Conscient du besoin de disposer d’informations de qualité sur ce magnifique pays, il a créé ArgentinAmo pour partager des conseils de voyage et transmettre sa passion."

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