La Boca, quartier emblématique du club Boca Juniors, doit son charme au Caminito et à ses maisons colorées. Si les touristes ne cherchent généralement pas plus loin, ils ont tort ! Ce quartier a bien plus à offrir. Si vous avez du temps, consacrez-en à La Boca, le quartier le mérite…
…tout en étant vigilant, car La Boca est un quartier dangereux de Buenos Aires. Même s’il n’est pas un coupe-gorge, il importe d’y organiser votre visite en journée, sans trop vous éloigner des rues les plus fréquentées (surtout si vous êtes seul).
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Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :
- Le Caminito est incontournable : petit par la taille, grand par l’intérêt.
- La Bombonera, lieu mythique du football mondial, l’est tout autant. Sauf si « À mort le foot » de Pierre Desproges est votre texte de chevet (et personne ne vous jugera).
- Museo Quinquela Martin, Teatro de la Ribera, Fundación Proa, Usina del Arte, etc. : La Boca est peut-être le quartier de la ville qui offre la plus grande concentration d’espaces artistiques.
Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :
- Un peu d’histoire pour les nuls (dont je fais partie)
- Carte des lieux à visiter à La Boca
- Calle Museo Caminito | Rue-musée Caminito
- La Bombonera : stade de Boca Juniors
- Museo de la Pasión Boquense | Musée de la passion boquense
- Museo Benito Quinquela Martín | Musée Benito Quinquela Martín
- Teatro de la Ribera | Théâtre de la Ribera
- Fundación Proa | Fondation PROA
- Usina del Arte | Usine de l’art
- Puente Transbordador | Pont transbordeur
- Torre del Fantasma | Tour du fantôme
- Cuartel de Bomberos Voluntarios de La Boca | Caserne des pompiers volontaires de La Boca
- Museo Histórico de Cera | Musée historique de cire
- En conclusion
- Un mot sur l’auteur
Un peu d’histoire pour les nuls (dont je fais partie)
L’histoire du quartier a commencé avec l’arrivée du premier colon, don Pedro de Mendoza, en 1536. Il aurait établi un premier fort dans cette zone marécageuse, peuplée de saules et de hautes herbes. Cet établissement a été abandonné au bout de quelques années.
Lorsque don Juan de Garay a fondé la ville pour la seconde fois en 1580, le port y a été établi. Pendant longtemps, La Boca a été une banlieue peuplée de maisons en pisé et de pulperías (petits commerces, en général alimentaires).
Pour la petite histoire, il doit à son nom, La Boca (la bouche) à l’entrée du Riachuelo, fleuve qui traverse Buenos Aires et qui a la réputation (de nos jours) d’être l’un des plus pollués du monde…
Au 19e siècle, l’augmentation du trafic maritime a entraîné la naissance d’un quartier autour du port. De nombreux immigrants ont choisi de s’y établir, attirés par les opportunités d’emploi.
Ils construisaient leurs maisons en bois et en tôle, sur pilotis pour faire face aux crues du Riachuelo, et demandaient les restes de peinture aux chantiers navals pour colorer les murs.
Ainsi est né ce quartier pittoresque, plein de vie, immortalisé par la palette de l’artiste Benito Quinquela Martín.
Ce peintre est à l’origine de la création du Caminito, que chaque touriste qui se respecte doit parcourir avant de dire « adíos » à Buenos Aires.
Carte des lieux à visiter à La Boca
Calle Museo Caminito | Rue-musée Caminito
Repère BLEU CLAIR sur la carte | Adresse : intersection de la rue Doctor del Valle Iberlucea et de la rue Magallanes
Cette rue-musée est l’un des endroits les plus photographiés au monde : ses pavés et ses maisons en tôle, aux murs peints de couleurs vives, lui confèrent un charme unique. Les façades bariolées en font un musée à ciel ouvert de 150 mètres de long.
Il faut dire que le Caminito est devenu l’un des passages les plus emblématiques de Buenos Aires, un lieu incontournable pour ceux qui la visitent. Pourtant, rien ne l’y prédestinait.
Arpenter le Caminito, c’est se plonger dans les origines de Buenos Aires. Pendant longtemps, cette section faisait partie du trajet du chemin de fer vers Ensenada (ville à une heure au sud de la capitale). En 1928, la voie a été fermée et est devenue une ruelle abandonnée.
Cependant, contre toute attente, ce petit coin de Buenos Aires allait devenir une célébrité.
En 1959, grâce à l’initiative de voisins et à la donation de nombreux artistes, le terrain a été récupéré pour être converti en une promenade piétonne conçue comme un musée à ciel ouvert.
L’un des principaux promoteurs de la valorisation de la zone a été le peintre Benito Quinquela Martín. Ce dernier a grandi à La Boca et a été un grand bienfaiteur du quartier.
Quinquela Martín lui-même a proposé que cette rue soit baptisée du nom d’un célèbre tango dénommé Caminito.
Pour la petite histoire : la proposition a été accueillie avec enthousiasme alors que les paroles de ce tango n’ont rien à voir avec le quartier de La Boca. Elles sont issues d’un poème écrit par Gabino Coria Peñaloza en 1903, en hommage à un sentier de province de La Rioja, à plus de 1 000 km de là.
Finalement, le 10 septembre 1959, le conseil délibérant de la ville de Buenos Aires a adopté à l’unanimité une ordonnance établissant l’incorporation de la zone au Code de la construction.
Un de ses articles stipulait que les façades principales des bâtiments qui seraient construits ou rénovés sur le Caminito, et dans plusieurs pâtés de maisons adjacents, devaient être peintes dans les couleurs et les tons déterminés par une commission comprenant un représentant du Conseil délibérant, un architecte désigné parmi le personnel municipal et l’artiste peintre Benito Quinquela Martín.
Le Caminito n’est pas la seule empreinte laissée par Quinquela Martín dans le quartier. Le peintre a également fait don à la ville de 5 terrains. Y ont été construits, notamment, l’École Pedro de Mendoza et le Museo Benito Quinquela Martín (dont il sera question un peu plus loin) où vous pourrez apprécier son œuvre.
« Tout ce que j’ai fait et tout ce que j’ai obtenu, je le dois à mon quartier. C’est pourquoi je ne considère pas mes dons comme tels, mais comme des restitutions. J’ai rendu à mon quartier une grande partie de ce qu’il m’a permis de gagner avec mon art. Je les sens qu’ils sont fusionnés en moi et en dehors », disait le peintre, décédé en janvier 1977.
En décembre 2023, des sculptures ont été ajoutées à la promenade. L’une d’elles rend hommage à Quinquela Martín. En chemin, vous trouverez une réplique de son portrait, réalisé en 1929 par son ami le sculpteur Luis Perlotti. L’œuvre Estibador de Pascual Guisasola Contell, vandalisée en 1989, a également été restaurée.
La Bombonera : stade de Boca Juniors
Repère JAUNE sur la carte | Adresse : Brandsen 805
En Argentine et, tout particulièrement, à Buenos Aires le football est une religion dont de nombreux adeptes sont intégristes. Alors, avis aux fans de River Plate :
Si vous ne jurez que par le stade Monumental, la lecture des lignes qui suivent pourrait vous insupporter. Si tel est le cas, sautez-les et passez à la section suivante. Et soyez assurés que je ne vous veux aucun mal.
Cette mise en garde ayant été effectuée, revenons à nos moutons, pardon, à nos ballons.
La Bombonera est un lieu où le football et la passion se vivent avec une intensité difficile à comparer.
Antre du Club Atlético Boca Juniors, ce stade est l’un des plus célèbres du monde grâce à la fête qui y règne à chaque match. Le spectacle n’est pas réservé aux murs du stade : les rues du quartier vibrent d’émotion des heures et des heures avant et après le match.
Ce stade, officiellement appelé Alberto J. Armando, est devenu une sorte de monument du football. Il a été inauguré le 15 mai 1940, soit le jour anniversaire de la création de River Plate ; une manière, sans doute, de faire de l’ombre au rival de toujours.
Pour l’anecdote, avant sa construction, le club jouait dans un stade avec des tribunes en bois.
Sa structure en fer à cheval, avec 3 niveaux superposés et un angle d’inclinaison raide, lui donne la forme d’une boîte de chocolats.
Telle est l’origine du nom affectueux qui lui a été donné et dont le public s’est emparé au point de faire oublier la dénomination officielle.
Quelques mètres séparent le terrain des tribunes : il en résulte une grande proximité entre les spectateurs et les équipes, qui rend l’expérience indescriptible.
La Bombonera possède également une fresque réalisée par Benito Quinquela Martín, juste dans le hall d’entrée. L’extérieur n’est pas en reste avec des œuvres de Pérez Celis et Rómulo Macció.
Vous doutez encore que La Bombonera est l’un des monuments les plus emblématiques de Buenos Aires ? Alors, lisez ceci :
Selon les journaux anglais The Observer et The Sun, assister à un match entre Boca Juniors et River Plate à La Bombonera est « l’expérience sportive la plus intense du monde » et « le numéro 1 des 50 spectacles sportifs à voir avant de mourir ».
Franchement, si les Anglais le disent (même après la guerre des Malouines et la main de Dieu), c’est que ça doit être vrai.
Museo de la Pasión Boquense | Musée de la passion boquense
Repère JAUNE sur la carte | Adresse : Brandsen 805
Pour les fans de football, le Museo de la Pasión Boquense est une étape qui complétera utilement la précédente.
Situé sous l’une des tribunes de La Bombonera, il offre l’opportunité de revivre l’histoire plus que centenaire du Club Atlético Boca Juniors. Les triomphes, les célébrations, les naufrages (dans des torrents de larmes d’allégresse ou de tristesse) et, surtout, la passion qui symbolise le football argentin, en particulier Boca Juniors : tout y est.
À l’entrée, vous trouverez des photographies géantes de l’équipe actuelle. Puis, un spectacle audiovisuel à 360° vous permet de comprendre et de ressentir l’émotion générée par Boca Juniors.
Au deuxième étage, une installation images, sons et lumières reproduit les rues et maisons du quartier de La Boca. Dans l’auditorium, une vidéo avec les idoles les plus importantes de l’histoire du club est projetée en continu. Sur une plateforme composée de 28 moniteurs, des images des championnats gagnés sont diffusées.
L’expérience est complétée par des informations présentées sur des dispositifs interactifs, l’exposition de maillots de toutes les époques et des trophées, des documents historiques, des souvenirs appartenant aux idoles de Boca.
Et pour qui a grandi (à l’instar de votre serviteur) en assistant aux exploits de Diego Maradona, l’hommage à celui qui a débuté ici (avant d’y revenir pour raccrocher ses crampons) ne peut laisser de marbre.
Avant de sortir, la traditionnelle boutique propose une incroyable variété de produits de merchandising. De quoi vous donner de l’inspiration si vous manquez d’idée de cadeau de voyage…
Museo Benito Quinquela Martín | Musée Benito Quinquela Martín
Repère VIOLET sur la carte | Adresse : Avenida Don Pedro de Mendoza 1835
Tout comme son voisin la Fundación Proa (dont il sera question un peu plus loin), le Musée Benito Quinquela Martín est un musee de Buenos Aires enchanteur.
Officiellement dénommé Museo de Bellas Artes de La Boca, il se situe dans l’un des bâtiments que Benito Quinquela Martín a donnés à son quartier pour créer un pôle culturel, éducatif et sanitaire.
Cet endroit a un lien intime avec l’artiste : c’est là qu’il a vécu et travaillé, le regard tourné vers le port et le Riachuelo. Vous y trouverez la plus grande collection de toiles et d’eaux-fortes de Quinquela Martín, réalisées entre 1922 et 1967.
Le musée offre la possibilité de parcourir différents espaces :
- la maison-musée du peintre, où se trouvent ses objets personnels et une grande quantité de ses œuvres
- une exposition d’œuvres de représentants des divers courants figuratifs de l’art argentin depuis la fin du 19e siècle
- une des collections de figures de proue les plus importantes d’Amérique latine, réalisées par des artistes anonymes avec des techniques transmises oralement.
Teatro de la Ribera | Théâtre de la Ribera
Repère BLEU MARINE sur la carte | Adresse : Avenida Don Pedro de Mendoza 1821
Le Teatro de la Ribera, face au Riachuelo et en plein cœur du quartier de La Boca, attire l’attention par son style pittoresque qui réplique l’architecture et les couleurs des maisons du quartier.
Inauguré en 1971, il a été construit sur un terrain dont Benito Quinquela Martin a fait don au Conseil national de l’éducation pour que s’y déploient les expressions artistiques les plus diverses.
Son rêve a été accompli. Aujourd’hui, ses fresques – qui reflètent la vie quotidienne des habitants du port de Buenos Aires – accueillent le public du théâtre tant dans le hall d’entrée que dans ses salles.
Dans cet espace multidisciplinaire, il y en a pour tous les goûts. Des groupes venant de la scène underground et des artistes consacrés s’y rencontrent, avec pour dénominateur commun la haute qualité des spectacles.
Cependant, le tango, qui transpire à chaque coin de rue dans le quartier, est l’un des axes des activités accueillies par le bâtiment avec des milongas, des spectacles en direct et des expositions. Le Teatro de la Ribera a été déclaré, par le gouvernement de Buenos Aires, « salle officielle et exclusive du tango dans la ville », lors de l’inscription du tango au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2009.
Par ailleurs, les enfants ont leur espace réservé : les pièces présentées se distinguent par une mise en scène, un jeu d’acteurs et des textes destinés à toute la famille.
Enfin, le Teatro de la Ribera s’adresse aux amateurs de photographie. Il comprend un espace photographique reconnu pour la qualité de ses expositions.
Fundación Proa | Fondation PROA
Repère GRIS FONCÉ sur la carte | Adresse : Avenida Don Pedro de Mendoza 1929
La Fundación Proa est un espace centré sur la diffusion des grands mouvements artistiques du 20e siècle.
Sa programmation d’activités et d’expositions temporaires est éclectique : photographie, vidéo, design, musique électronique, etc. De plus, elle travaille pour la mise en œuvre permanente de projets spéciaux, nationaux et internationaux.
Par ailleurs, des séminaires, cours, conférences et concerts y sont organisés.
Le bâtiment de 3 étages dispose, notamment, de 4 salles d’exposition, d’un auditorium multimédia, d’une librairie spécialisée, d’un restaurant en terrasse avec une zone couverte et une autre découverte.
Toute la façade est vitrée, ce qui permet l’intégration du paysage du quartier. Depuis ses fenêtres, vous profiterez d’une vue panoramique sur le Riachuelo et le Puente transbordador Nicolás Avellaneda.
À noter que tous les espaces de la fondation sont conçus pour que les personnes à mobilité réduite puissent profiter de l’expérience artistique. Des fauteuils roulants en libre accès sont disponibles à la réception. Enfin, l’auditorium est également équipé d’une boucle magnétique, un système d’écoute assistée pour les utilisateurs d’appareils auditifs.
Usina del Arte | Usine de l’art
Repère VERT sur la carte | Adresse : Agustín Rafael Caffarena 1
La Usina del Arte est un espace polyvalent qui propose une programmation culturelle variée et gratuite : musique, danse, arts visuels, gastronomie, activités pour les enfants et toute la famille sont à l’honneur.
Au début du 20e siècle, ce bâtiment abritait la compagnie italo-argentine d’électricité. Il a été construit en 1916 sous la direction de l’architecte italien Juan Chiogna, suivant le style florentin avec des briques apparentes.
Après de grands travaux, il a été récupéré et mis en valeur par le gouvernement de la ville en 2012. À cette occasion, sa superficie a doublé : la Usina del Arte fait maintenant 15 000 m².
Sa restauration a suivi le modèle d’autres bâtiments d’origine industrielle transformés pour un usage artistique, comme le Park Armory Avenue (à New York) ou le Radialsystem (à Berlin). La nef centrale possède des moulures et des chapiteaux de grande valeur historique qui ont été restaurés, tout comme toutes les menuiseries originales de l’ancienne centrale électrique.
L’auditorium de la Usina del Arte peut accueillir 1 200 personnes. Doté d’une acoustique optimale, il a été réalisé par le studio qui a restauré le Teatro Colón.
La Usina del Arte dispose d’un autre espace acoustique conçu pour des concerts de musique de chambre.
En outre, elle est dotée de salles équipées pour des spectacles de danse, des expositions d’arts plastiques, des ateliers. La Calle Interna et la Plaza de la Usina, quant à elles, permettent de profiter de concerts et d’activités en plein air.
Enfin, iUpiiiii, ouvert en 2019, est le premier espace culturel pour la petite enfance de la ville. Une salle spécialement aménagée pour les bébés de 0 à 3 ans est équipée de divers stimuli sensoriels conçus par des professionnels.
Puente Transbordador | Pont transbordeur
Repère NOIR sur la carte | Adresse : Avenida Don Pedro de Mendoza 1600
Non pas 1, mais 2 ponts transbordeurs dominent l’embouchure du Riachuelo et donnent à cette partie de la ville une silhouette unique.
Le vieux pont transbordeur, monument historique national, est une structure colossale en fer. Inauguré en 1914, il a été baptisé du nom de Nicolás Avellaneda, président de la République entre 1878 et 1880.
Au fil des ans, il est devenu obsolète. Il a donc été décidé d’en construire un autre plus adapté aux exigences de la croissance du trafic urbain. À cette occasion, plusieurs pâtés de maisons ont été démolis.
Les travaux ont été réalisés sur la base des projets de l’architecte Eduardo Rodríguez et de l’ingénieur Juan Agustín Valle. Lorsqu’il a été inauguré en 1940, le nouveau pont transbordeur, tout de rouge vêtu, était alors le plus important de son genre en Amérique du Sud.
Cette imposante œuvre de béton, d’environ 1 600 m de long, comprend un tronçon central métallique et levant, constitué de 2 tours de près de 50 m de haut. Les piétons y accèdent par des escaliers mécaniques et fixes.
La ville d’Avellaneda, dans la province de Buenos Aires, et le quartier de La Boca sont reliés par cette voie qui s’élève au-dessus des eaux du Riachuelo.
Torre del Fantasma | Tour du fantôme
Repère GRIS CLAIR sur la carte | Adresse : Avenida Benito Perez Galdos 390
Ce bâtiment, dont l’architecture correspond au modernisme catalan, a été construit en 1910 sous la direction de l’architecte Guillermo Álvarez.
L’ouvrage a été réalisé à la demande de Mme Auvert Aurnaud, l’une des personnes les plus riches de la ville au début du 20e siècle.
Sa première propriétaire en a profité un peu moins d’un an. Ensuite, elle l’a loué à plusieurs artistes de la région.
L’une d’entre elles s’est suicidée en se jetant de la tour. Depuis lors, des histoires d’apparitions étranges circulent dans le quartier et il est devenu populaire sous le nom de Torre del Fantasma (Tour du Fantôme).
À vous d’aller vérifier, sur place, s’il s’agit d’une légende urbaine… Ou pas.
Cuartel de Bomberos Voluntarios de La Boca | Caserne des pompiers volontaires de La Boca
Repère ROUGE sur la carte | Adresse : Brandsen 567
Créée à la fin du 19e siècle, la caserne des pompiers volontaires de La Boca a été la première de ce type dans le pays.
Pas étonnant qu’elle ait vu le jour à La Boca, quartier concentrant des maisons précaires facilement inflammables, principalement habitées par des immigrants. La zone se trouvait loin du centre-ville ; elle y était reliée par des rues en terre, impraticables par temps de pluie.
Face à cette situation, sous l’impulsion de Don Tomas Liberti, un groupe d’habitants, motivés par un incendie survenu en 1884, a décidé de s’organiser et de publier un manifeste (rédigé en italien) en mai de la même année : « Citoyens : une étincelle pourrait provoquer un incendie vorace qui réduirait en cendres nos humbles maisons en bois. Nous avons besoin d’une Société de pompiers, qui, en cas de danger, sauveraient nos biens et nos familles. Pour cette raison, nous vous invitons à la réunion qui aura lieu dimanche à 15 h à l’Ateneo Iris. Que personne ne manque. »
Le 2 juin 1884, la Société italienne des pompiers volontaires de La Boca a été fondée. Le premier bâtiment à remplir la fonction de caserne se trouvait rue Necochea, entre Lamadrid et l’Avenida Pedro de Mendoza. La façade portait une enseigne disant : « Volere è Potere » (Vouloir, c’est pouvoir).
Depuis ses débuts, le travail des pompiers a été vital pour ce quartier. En plus de remplir leurs fonctions spécifiques, ils ont toujours œuvré efficacement lors des inondations périodiques causées par le débordement du Riachuelo.
Museo Histórico de Cera | Musée historique de cire
Repère ORANGE sur la carte | Adresse : Doctor del Valle Iberlucea 1261
Ce musée fonctionne dans l’une des premières maisons en ciment construites à proximité du Riachuelo. Le bâtiment plus que centenaire, avec des caractéristiques de style Renaissance italien, a été érigé en 1902.
Depuis 1980, il abrite le seul musée de cire existant en Argentine.
Forgées dans ce matériau, qui permet d’imiter les couleurs de la peau dans ses multiples nuances, ses sculptures proposent un voyage dans le temps.
Elles revisitent les actions de grands personnages historiques de l’histoire du pays (Pedro de Mendoza, Juan de Garay, le cacique Calfucurá, le cacique Namuncurá et Juan Manuel de Rosas) tout en accordant une place aux manifestations et traditions populaires (candombe, tango, etc.).
En conclusion
Ces quelques lignes n’ont donné qu’un modeste aperçu d’un des quartiers les plus touristiques de Buenos Aires.
Après sa lecture, j’espère que vous serez convaincu que La Boca mérite plus qu’un petit tour (par le Caminito) et puis s’en va.