Le football à Buenos Aires : une passion dévorante en 2024 (et pour toujours !)

« J’étais hincha [supporter fanatique] avant de naitre. »

« Dans la vie, on peut changer de femme et d’enfants, mais jamais de passion pour une équipe. »

« L’Asado, c’est une fois par semaine. Le football, c’est toute la semaine. »

image donnant une représentation illustrée de la passion des Argentins pour le football

Voici quelques-unes des phrases à l’emporte-pièce que vous pourrez entendre dans la bouche d’un Argentin passionné de football (pléonasme). L’essentiel est dit, mais je me devais de rédiger au moins un article sur l’univers bouillonnant du football à Buenos Aires, sinon Argentinamo ne serait pas à la hauteur de son ambition.

Quitte à enfoncer des portes ouvertes (ou marquer des buts dans une cage vide), Buenos Aires est mondialement reconnue pour sa culture du football ardente et enflammée. Ses rues vibrent au rythme des ballons qui fusent et des cris de joie (ou de détresse) qui résonnent lors des matchs. Les passants vêtus de maillots aux couleurs de leur équipe fétiche ou de la sélection nationale y sont innombrables.

Si un jour vous lancez Tinder (ou l’un de ses ersatz) en Argentine, vous serez surpris du nombre de fois où les utilisateurs et utilisatrices posent dans les habits à la gloire de leur club de cœur (être déjà marié et créer un profil sur un site de rencontres, voilà qui n’est pas très moral !).

Tatouage représentant le logo du club de football River Plate, sur la nuque d'un supporter argentin.
Un tatouage sur la nuque. Ce gars-là a vraiment River Plate dans la peau

Bref, dans cet article, clubs légendaires, stades iconiques, passion des supporters et dévotion envers Diego Maradona seront tour à tour évoqués. En guise de bonus : le récit de ma première fois dans un stade en Argentine (pas celui que vous pensez), guidé par mon amie Nadia.

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⏳ Temps de lecture 32 minutes

Pas le temps de tout lire ? Voici les infos à retenir :

  • Boca Juniors et River Plate, les éternels rivaux, sont, de loin, les clubs les plus populaires de la ville et du pays. Assister à un match dans leurs stades n’a rien de simple et s’avère particulièrement coûteux.
  • L’engouement des supporters (hinchas) paraît sans limite. L’histoire d’El Tano Pasman est tout un symbole.
  • Suivre les multiples empreintes laissées par Diego Maradona donne l’occasion de voir la ville sous un nouveau jour et de découvrir des quartiers de Buenos Aires (La Paternal, notamment) habituellement ignorés par les touristes.

Besoin d’explications complémentaires ? Voici ce que propose cet article :

Boca Juniors et River Plate : clubs emblématiques de Buenos Aires

Certains des clubs de football les plus célèbres du monde se trouvent à Buenos Aires. Je veux bien entendu parler de Boca Juniors et de River Plate. Ces clubs incarnent non seulement l’excellence sportive, mais aussi une riche tradition culturelle, entre moments de gloire et épisodes pathétiques.

Boca Juniors

Fondé le 3 avril 1905, Boca Juniors est sans doute le plus connu des clubs de Buenos Aires à l’échelle mondiale, n’en déplaise aux hinchas du grand rival, River Plate.

publication de l'annonce créant le club de football Boca Juniors en avril 1905
Publication de l’annonce relative à la création de Boca Juniors en avril 1905

Cela doit peut-être au cosmopolitisme qui le caractérise depuis sa naissance :

  • Il a été fondé par des immigrants génois.
  • Le « juniors » de son nom rappelle l’origine anglaise de la balle au pied.
  • Les couleurs de son maillot (bleu et or) ont été inspirées par un bateau battant pavillon suédois.
tribune remplie au stade (La Bombonera) du club de football Boca Juniors

Les fans, communément appelés les bosteros, affichent une dévotion inégalée pour leur équipe. Le stade, La Bombonera, dans le quartier de La Boca, à la surprenante forme rectangulaire, est réputé pour son ambiance électrique.

vue aérienne de La Bombonera, stade du club de football Boca Juniors

Mais, car il y a un mais, le stade Alberto J. Armando (même si tout le monde l’appelle par son surnom) compte 59 000 places alors que les abonnés (socios) sont plus de 320 000 !

River Plate

River Plate, fondé le 25 mai 1901, est l’autre colosse footballistique de Buenos Aires. Surnommé le Millonario, ce club détient lui aussi de multiples titres nationaux et internationaux.

tribune remplie au stade (El Monumental) du club de football River Plate

Ses supporters, vêtus du célèbre maillot blanc barré d’une bande diagonale rouge, se rassemblent en masse à l’Estadio Monumental. Le plus grand stade d’Argentine peut accueillir 70 000 spectateurs, même si River compte 350 000 socios. Il est si grand que les fans de River ne se privent pas de tourner en dérision la Bombonera, qualifiant de chiquero (autrement dit, de modeste cabane) l’antre de Boca.

vue aérienne de l'Estadio Monumental, stade du club de football River Plate

Cette enceinte sportive est également mise à contribution pour les concerts des plus grandes stars internationales : après Coldplay en 2022, l’année 2023 a vu s’y produire The Weeknd, Taylor Swift, Roger Waters ou encore les Red Hot Chili Peppers.

Le superclásico : pour le pire, le meilleur et le meilleur du pire

Oubliez les derbys et rivalités dont certains font tout un plat (de lentilles) : PSG-OM, Barcelone-Real Madrid, Seville-Betis, City-United, Inter-AC Mlian, Lazio-Roma, etc. Lors d’une rencontre entre Boca et River (dite « superclásico »), « hay pasión » (« il y a de la passion ») et parfois des passions (très) tristes, comme on le verra par la suite.

Les 2 clubs sont nés dans un même quartier : La Boca. Mais en 1935, River a déménagé au nord, dans un quartier bien plus riche. Est-ce que la rivalité vient de là ? Peut-être un peu, mais plus sûrement des événements intervenus lors des débuts de la ligue professionnelle de football argentine, en 1931.

La saison s’est achevée avec un parfum de scandale : dans un match décisif pour le titre, le 20 septembre 1931, Boca a pris l’avantage contre River (2 à 1), qui s’est plaint et a contesté la validité du but. L’affaire a pris de telles proportions que le match a été arrêté avant son terme. Finalement, Boca est devenu champion. Ça commençait fort, très très fort.

Depuis, la rivalité n’a jamais cessé, même si chaque équipe a eu ses moments de splendeur et de fadeur.

supporter portant le maillot du club de football River Plate, qui se rend au stade en béquilles
Des béquilles ! Il faudra plus que ça pour me priver du superclásico

Dans les années 1940, River régnait sans partage grâce à un quintet d’attaquants inarrêtables, surnommé la Maquina (la machine).

À la charnière des années 1990 et 2000, Boca, emmené par l’entraîneur Carlos Bianchi, est tout en haut de l’affiche. Ces années de domination se concrétisent, notamment, par le gain de 3 Copas Libertadores (l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions) dont 2 consécutives (2000 et 2001)

Tout récemment, le River de Marcelo Gallardo a connu une période faste : entre autres, 2 Copas Libertadores (2015 et 2018) sont tombées dans son escarcelle.

Si les superclásicos sont de grands moments d’émotions, attendus toute la saison par les fans et, plus généralement, les amateurs de football, 2 d’entre eux sont restés dans les mémoires pour de mauvaises raisons.

Une tragédie, le 23 juin 1968, lorsque 72 personnes, prises dans un mouvement de foule, sont mortes dans l’enceinte du Monumental, écrasées contre une porte qui était fermée.

Une farce, le 9 décembre 2018, lorsque la finale retour de la Copa Libertadores s’est jouée au stade Santiago Bernabeu, à Madrid, afin d’apaiser les esprits ; programmée au Monumental, elle avait dû être reportée (puis dépaysée) à la suite du caillassage du bus de Boca Juniors (entre autres incidents impliquant des hooligans des 2 clubs).

L’engouement des supporters

Rappeler ce match du 9 décembre 2018, resté dans les annales comme la finale de la honte, permet de faire le lien avec l’engouement des supporters argentins. Que ce soit les ultra-passionnés des Boca Juniors ou les fervents suivistes de River Plate (sans compter – entre autres, plein d’autres – les hinchas d’Independientes ou du Racing, les 2 clubs d’Avellaneda, dans la banlieue sud, qui comptent chacun environ 100 000 socios), les fans argentins donnent un sens nouveau au mot « dévotion ».

Les Barras Bravas

Les Barras Bravas sont les groupes de supporters les plus passionnés et parfois controversés du football argentin. Organisés et souvent influents, leur présence lors des matchs ajoute une dimension unique et intense aux rencontres sportives.

Leur organisation est structurée. Ils sont divisés en sous-groupes, chacun ayant ses propres règles et codes.

Leur présence est imposante et visible les jours de match. Ils sont reconnaissables à leurs chants, drapeaux et tifos massifs.

Leur influence est significative : elle va bien au-delà des tribunes et ne s’arrête pas les jours de match. Ils sont souvent impliqués dans la culture et la politique locales. Ils peuvent même servir de petite main des dirigeants du club lorsqu’un joueur ou un entraineur est poussé vers la sortie (ce n’est pas une blague).

Barras bravas (supports passionnés) du club de football Boca Juniors lors d'une previa (avant-match)

Des défilés pré-matchs aux feux d’artifice post-victoires, les Barras Bravas animent les célébrations traditionnelles. Il est coutume, entre supporters, de se retrouver en groupe (chez soi ou aux abords du stade) pour participer à des previas (avant-matchs) où l’on festoie et chante allégrement. Une bonne idée, car se retrouver après, en cas de défaite de l’équipe soutenue, aurait moins de saveur.

El Tano Pasman : star des hinchas (malgré lui)

Un exemple (vidéo à l’appui) vaudra mieux qu’un grand discours pour faire comprendre l’intensité de la passion des supporters argentins.

Les 22 et 26 juin 2011, River Plate a rencontré Belgrano (1 des 3 grands clubs de Córdoba). L’enjeu de cette confrontation : en cas de déroute, River serait relégué en deuxième division.

L’impensable s’est produit : après une défaite lors de l’aller disputé à Córdoba, River n’a pas fait mieux qu’un match nul au Monumental. Après 110 ans d’existence, pour la première fois, River quittait l’élite du football argentin. La légende dit que les urgences ont été saturées d’appels, car des supporters se sont retrouvés subitement en état de catatonie.

« El Tano » Pasman, hincha de River, pour sa part, donnait de la voix et allait, malgré lui, devenir une célébrité. Filmé par sa famille en train de regarder le match aller, assis sur son fauteuil, il a passé les 90 minutes dans un état de nerf indescriptible, haranguant et insultant les joueurs. La vidéo de 6 minutes 30 a fait le tour des réseaux. La visionner demeure un bon moyen de découvrir un florilège des insultes les plus brutales que peut asséner un Argentin en colère :

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, car les fans de Boca conservent comme un trésor la une des journaux sportifs parus le lendemain de la terrible désillusion vécue par le rival de toujours :

Une du journal Libre le lendemain de la relégation de River Plate en deuxième division (juin 2011)

L’impact économique et politique du football à Buenos Aires

Le football n’est pas seulement une source de divertissement à Buenos Aires. Ce sport est également un moteur économique puissant et un enjeu politique.

Tourisme sportif : un sacré business

Les matchs (du championnat national et des coupes continentales) attirent des milliers de touristes chaque année, générant des revenus substantiels pour l’économie locale. Vivre l’expérience authentique d’un match argentin demeure une activité très prisée par les fans de tous horizons.

Merchandising (magasins dédiés ou vendeurs à la sauvette), musées et visites guidées des stades, vente de boisson et de nourriture (que serait un match sans un choripán ?), etc. : une économie entière (formelle ou informelle) tourne autour du football.

La vente et revente de billets en constitue l’un des plus gros morceaux. Comme on l’a vu, généralement, le nombre d’abonnés excède les capacités d’accueil des stades. Si vous voulez acheter une place, oubliez les billetteries en ligne (du style Ticketmaster) ou les guichets les jours de match : vous repartirez bredouille !

Vu qu’il existe une forte demande (pour le superclásico, n’en parlons même pas !), un marché parallèle s’est développé. Certains sont prêts à payer des sommes folles pour pouvoir crier « Goooooooool ! » dans un stade argentin. Qui plus est, c’est un moyen pour les Argentins de faire rentrer de l’argent dans les caisses (ce qui n’est pas un luxe par temps de crise économique).

Vous trouverez des vendeurs aux abords des stades, des internautes proposant leurs précieux sésames sur des groupes Facebook ou WhatsApp. Je vous déconseille de faire appel à eux. Le risque d’arnaque ne saurait être écarté.

Passer par des plateformes telles que Homefans ou Viator (qui ont structuré ce marché parallèle) est bien plus sûr. Homefans, par exemple, comme le nom de la plateforme l’indique, vous met en relation avec un socio qui vous accueillera avant le match, vous conduire jusqu’au stade, vous aidera à passer les contrôles de sécurité, vous accompagnera jusqu’à votre place et vous donnera les indications pour repartir en toute sérénité. Toutes choses qui sont rassurantes lorsqu’on s’apprête à assister à un match en Argentine pour la première fois.

Par contre, le prix est élevé : il faut souvent débourser 100, 150, 200 € voire plus par personne pour pouvoir assister à un match à la Bombonera ou au Monumental. Le coût sera moindre si vous choisissez des billets pour des équipes moins réputées internationalement (par exemple, San Lorenzo, Huracán ou Argentinos Juniors, le club des débuts de Diego Maradona).

billets pour des matchs de football à Buenos Aires en vente sur le site internet homefans.net

Une dernière option mérite d’être évoquée : des auberges de jeunesse (je pense, notamment, à Milhouse Hostel) et hôtels vendent des packs (transfert + entrée au stade) les jours de match. Ce sera peut-être moins intéressant que d’y aller avec un hincha ou un ami, mais vous n’aurez pas à courir partout pour trouver un billet. Lors de mon dernier séjour à Milhouse Hostel (qui remonte un peu), il fallait débourser environ 100 € pour aller voir un match à La Bombonera.

Instrumentalisation politique

Juan Domingo Perón, les militaires (pendant la féroce dictature qui a sévi de 1976 à 1983), Mauricio Macri, Cristina Fernández de Kirchner, etc. Les politiques argentins, de toutes tendances, s’efforcent de tirer profit de la popularité du football. Le parallèle entre politique et football est d’ailleurs troublant : en Argentine, la plupart des dirigeants de clubs sont élus par les socios. Les élections sont précédées de campagnes électorales extrêmement disputées.

La Coupe du monde 1978, la première gagnée par l’Argentine, pays organisateur, est tristement restée dans les annales. Le mondial de la honte (à égalité avec celui organisé par le Qatar, pour d’autres raisons certes) était l’occasion pour Videla et autres figures de la dictature de se donner une bonne image et de fédérer la population. Pourtant, à 700 m du stade monumental, se situait l’ESMA, le plus important des centres de détention et torture de la capitale : 5 000 personnes y sont passées durant la dictature. Pendant que les supporters fêtaient la victoire au stade, d’autres cris résonnaient dans ce sinistre bâtiment (devenu aujourd’hui un musée de la mémoire : l’Espacio Memoria y Derechos Humanos).

affiche d'Amnesty international dénonçant la torture en Argentine lors de la Coupe du monde de football 1978

Plus récemment, après le retour de la démocratie, l’entrepreneur Mauricio Macri a réussi à se faire élire à la présidence de Boca Juniors en 1995. Il a exercé cette fonction pendant 12 ans. Cette position d’influence a certainement été l’un des tremplins jusqu’au poste de chef du gouvernement de la ville Buenos Aires (en 2007), début d’une carrière politique fructueuse dont l’acmé a été son mandat présidentiel (2015 à 2019).

De l’autre côté de l’échiquier politique, Cristina Fernández de Kirchner (présidente de la Nation argentine de 2007 à 2015) a décidé, en 2009, de créer Fútbol para todos (le Football pour tous), un programme gouvernemental de diffusion télévisée de matchs de football, financée par des fonds de l’État national. L’objectif était de permettre l’accès gratuit à des matchs du championnat argentin, puisque le tout payant l’avait emporté depuis longtemps en Argentine (comme en France d’ailleurs).

Ce programme s’est terminé en 2017, lorsque Mauricio Macri a décidé de ne plus subventionner les diffusions télévisées de football. Pendant ses 8 années d’existence, Fútbol para todos a fait l’objet de multiples controverses ; le programme étant accusé d’être un outil de propagande politique financé par le contribuable.

Diego Maradona à Buenos Aires : un véritable culte

Après le décès de Diego Maradona, survenu le 25 novembre 2020, le président de la République, Alberto Fernandez, a décrété 3 jours de deuil national. Les Argentins ont été conviés à lui rendre un dernier hommage à la Casa Rosada (le palais présidentiel) : son cercueil y a été exposé pendant une journée, le jeudi 26 novembre 2020. En pleine pandémie de Covid-19, des milliers de fans ont répondu présents.

fresque murale représentant Diego Maradona comme s'il était un dieu dans les rues du quartier La Paternal à Buenos Aires

Rien d’étonnant à cela. Diego Maradona faisait déjà l’objet d’un culte de son vivant. Il existe une église qui lui est dédiée, la Iglesia Maradoniana, dont Emir Kusturica s’est fait écho dans son documentaire de 2008 consacré à la star du ballon rond. Les membres de cette église idolâtrent celui qu’ils appellent « D10S » (mot né de la combinaison de Dios – Dieu en espagnol – et de 10, le numéro floqué sur le maillot de Maradona).

Le talent de Diego Maradona a été repéré très tôt. À seulement 10 ans, le gamin de Villa Fiorito (dans la banlieue sud de Buenos Aires) a été découvert par un recruteur d’Argentinos Juniors, le club du quartier de La Paternal. 5 ans plus tard, il débutait sur le terrain qui porte désormais son nom.

Avoir mené l’Argentine à sa deuxième victoire en Coupe du Monde en 1986 a fait de lui une légende vivante. Le quart de finale épique contre l’Angleterre, où il a inscrit un doublé dont un but de la main (la fameuse main de Dieu, non sanctionnée par l’arbitre), a été vécu comme une revanche après la Guerre des Malouines.

portait de Diego Maradona peint sur un mur

Lors d’un séjour à Buenos Aires, il est possible de suivre les traces de D10S. Une visite du quartier de La Boca est l’occasion idéale puisque Diego Maradona a évolué plusieurs saisons à Boca Juniors (avant de partir en Europe, puis à la fin de sa carrière). Outre La Bombonera et le Museo de la Pasión Bosquense, qui rend hommage au numéro 10, il existe un bar-boutique thématique entièrement dédiée à D10S. Dénommé Lo Del Diego, ce lieu se situe à côté du Museo Benito Quinquela Martín, à proximité immédiate du Caminito.

Toutefois, si vous êtes intéressé par Maradona, je vous invite plutôt à sortir des sentiers battus et à vous rendre dans le quartier de La Paternal. Ce sera, qui plus est, l’occasion de découvrir une zone habituellement boudée par les touristes.

Carte des lieux dédiés à Maradona dans le quartier de La Paternal

La Casa de D10S

Pour les 18 ans de Maradona, le club Argentinos Juniors a offert une maison à Diego et à sa famille à proximité du stade pour qu’il n’ait pas à retourner à Villa Fiorito tous les jours. Il a vécu avec ses parents, frères et sœurs de 1978 à 1980.

table de la cuisine de La Casa de D10S, maison de Diego Maradon de 1978 à 180 dans le quartier de La Paternal à Buenos Aires

Aujourd’hui, la maison est un musée ouvert au public : la cuisine de Doña Tota, le salon familial, avec les meubles et la décoration d’époque, sont extrêmement bien préservés. Outre la chambre de Diego, l’étage abrite un sanctuaire dédié à Diego avec des objets laissés par ses dévots et une petite boutique de souvenirs.

sanctuaire en l'honneur de Diego Maradona à l'étage de La Casa de D10S

En principe, la maison-musée est ouverte du mardi au samedi. À vérifier sur le compte Instagram.

Estadio Diego Armando Maradona (Argentinos Juniors)

Certes, depuis que Naples a décidé de rebaptiser son stade en l’honneur de Diego Maradona, celui d’Argentino Juniors ne saurait être considéré comme le plus célèbre antre sportif portant le nom du footballeur de génie. Mais c’est là que Maradona a commencé sa carrière tandis que les années passées dans le sud de l’Italie furent les plus glorieuses.

vue aérienne du stade Diego Armando Maradona du club de football Argentinos Juniors

La visite du stade mérite d’être complétée par celle du musée, qui comprend (lui aussi, décidément), un sanctuaire dédié à Diego, où de nombreux fans laissent leurs maillots en hommage.

Fresques murales

Les murs des 4 rues autour du stade sont couverts de fresques murales en l’honneur de Maradona. Ces portraits mettent en avant des moments emblématiques de sa carrière. Nombre d’entre eux recréent des photos historiques.

portraits de Diego Maradon peints sur les murs du stade du club de football Argentinos Juniors dans le quartier de La Paternal à Buenos Aires

Mais les artistes de rue ne se sont pas arrêtés là. Le long des 3 cuadras séparant le stade et la Casa de D10S, notamment, vous pourrez admirer de nombreuses autres peintures murales :

portraits de Diego Maradona sur les murs d'une maison dans le quartier de La Paternal à Buenos Aires

Tout le quartier semble vouloir rendre hommage à son citoyen le plus célèbre.

Lo De Tato

À 2 pas du stade, au 2246 Avenida Boyacá, se trouve Lo de Tato, un bistro tenu et géré par Tato et sa femme. Le restaurant est décoré de maillots des Argentinos Juniors et est inextricablement lié à l’équipe, car Tato a joué avec Maradona lui-même.

Prenez le déjeuner ici pour manger un morceau d’histoire des Argentinos Juniors et admirez sa collection de maillots et de souvenirs de l’équipe.

La Cafeteria de D10S

Sur la même cuadra, à l’opposé, vous trouverez La Cafeteria de D10S. Tandis que Lo de Tato est dédié aux Argentinos Juniors, ce restaurant est un sanctuaire (encore un !!!) dédié à Maradona.

Table à l'intérieur de La Cafeteria de D10S, un restaurant dédié à Diego Maradona dans le quartier de La Paternal à Buenos Aires

Se situant sur le chemin entre le stade et sa maison, Diego avait l’habitude de s’y arrêter pour engloutir une milanesa.

Maradona Experience

Sachez que ce parcours dans le quartier de La Paternal peut être réalisé dans le cadre d’une visite guidée organisée par Fútbol Experience, une petite agence spécialisée dans le tourisme footballistique. Sont inclus :

  • l’accompagnement par un guide local
  • le transfert depuis l’hôtel
  • le déjeuner
  • l’entrée dans le stade Diego Armanado Maradona d’Argentinos Juniors
  • la visite de 2 musées consacrés à Diego Maradona
  • la visite du sanctuaire
  • la visite de la Casa de D10S
  • des cadeaux pour chaque participant

La Maradona Experience coûté 85 US $ par personne. Elle est organisée tous les mardis, jeudis et samedis de 10 h à 14 h 30 environ. Elle est proposée en anglais et en espagnol.

Réservation via WhatsApp : +54 9 11 2659 7630

Paiement possible en espèces ($ ou pesos argentins) ou par virement.

En conclusion

J’espère que cet article (qui n’épuise pas le sujet, loin de là), vous aura permis de mesurer à quel point les porteños (et, plus généralement, les Argentins) sont passionnés par le football.

Dans l’esprit du plus grand nombre: qui dit voyage, ne dit pas nécessairement football. Mais, une étape à Buenos Aires, pourrait vous faire changer d’avis. Car, le football, à l’instar du tango, fait partie de l’âme de la ville.

Bonus : ma première fois dans un stade en Argentine

Jérôme Dufaur, fondateur du site internet Argentinamo.com, dans les tribunes du stade du Racing Club de Avellaneda.

Le texte qui suit est extrait d’Incarné de voyages : sept mois en Amérique du Sud, un livre écrit après un périple en solitaire (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Ile de Pâques, Pérou) de début septembre 2012 à fin mars 2013. Chaque chapitre raconte une anecdote de voyage, à raison d’un chapitre par étape.

*****

Le jour où mon amie Nadia m’emmena visiter La Boca, elle me proposa de descendre du bus bien avant d’arriver au Caminito, cette voie longue de 150 m où se concentre l’afflux touristique. Le Caminito, rue-musée dotée d’édifices aux façades bigarrées, est bien évidemment représentatif de l’identité de ce quartier pauvre où nombre d’habitants ont pris l’habitude, utilisant les fonds de leurs pots de peinture, de colorer bâtiments et maisons. Mais Nadia ne voulait pas se limiter à cela. « La Boca n’est pas seulement une accumulation de clichés », me dit-elle. Alors nous marchâmes un moment… Inévitablement, nous passâmes devant La Bombonera, le stade de Boca Juniors.

« Ça me plairait bien d’aller y voir un match, un jour, commentai-je, en passant.

Alors, ça ne sera pas avec moi, rétorqua sèchement Nadia. Car, moi, je suis hincha du Racing [1].

Oui, je comprends, me repentis-je, conscient que le football est une question particulièrement sensible en Argentine. Les préférences footballistiques créent de profonds clivages. Clivages rendus visibles par le port fier et ostentatoire du maillot de son équipe de cœur et de tripes. Bien souvent, on naît supporter de tel ou tel club. In utero, on est déjà un socio. Cette appartenance est un héritage familial. Difficile de se la jouer transfuge ou renégat. Lorsque quelqu’un s’amourache d’un(e) hincha d’un autre club, ça peut être rédhibitoire. Le football est un puissant facteur d’homogamie…

Nous sommes tous hinchas du Racing dans ma famille, précisa Nadia. Mon père, mon frère et moi avons notre carte d’abonné. Chaque année, on la renouvelle. On ne va pas forcément au stade tous les week-ends. Mais, c’est comme ça. C’est notre façon de soutenir le club.

Et ta mère, elle n’est pas abonnée ?

Ma mère, est moins passionnée… Bon, je vais te l’avouer : elle était d’une famille hincha de River Plate. Lorsqu’elle a rencontré mon père, il a évidemment fallu faire un choix. Alors, c’est le choix de la raison et de la passion qui l’a emporté. Le choix du Racing ! Mais, de temps en temps, nous la voyons et elle ne le nie pas continuer de suivre les résultats de River.

Alors, peut-être qu’on pourrait aller voir ensemble un match du Racing. Ce que je vais te dire ne va pas te plaire, mais Boca, Racing, River… peu m’importe. Le plus important, c’est de sentir au moins une fois l’atmosphère qui règne dans un stade en Argentine.

Justement, il y a un match dimanche. Le Racing joue contre Lanús [2]. Oui ! On peut y aller ensemble. Je vais organiser ça », s’enthousiasma-t-elle.

Moins de deux jours plus tard, le grand moment était arrivé. Le stade du Racing est situé à Avellaneda, ville limitrophe de Buenos Aires, au sud de la capitale fédérale. Pour être précis, il convient de parler du Racing Club de Avellaneda, surnommé La Academia. L’un des cinq clubs les plus populaires d’Argentine. Parmi les quatre autres, Independiente, autre club d’Avellaneda dont le stade est situé à… 200 mètres de celui du Racing. Il vaut mieux aimer le foot et la folie qui va avec lorsqu’on habite le quartier. Pour les derbys, ça doit donner. Ici, il n’y a pas besoin d’user d’artifice – dans le genre de ceux utilisés par Bernard Tapie et Canal + pour faire d’OM-PSG un classique [3] – pour que la rivalité soit tangible.

stade du club de football Independientes vu depuis le stade du club de football Racing.
Les deux stades sont vraiment situés l’un à côté de l’autre

À deux heures du coup d’envoi, les supporters affluaient par grappes. Nombre d’entre eux avaient enfilé leurs maillots, où l’on pouvait lire le slogan « Dueño de una pasión » [4]. Nadia s’était mis en tête de me faire entrer en utilisant la carte d’abonné de son frère. « Federico ne peut pas venir aujourd’hui. Mon père ne sera pas là non plus. Comme tu le sais, nous sommes tous les trois abonnés à l’année. Alors, je ne vois pas d’inconvénient à ce que tu prennes la carte de mon frère. » Ça se tenait. On pouvait envisager qu’un abonné prête sa carte à un ami. Un tel complot ne justifiait pas que l’on rameute la patrouille. De mon côté, je ne voyais aucun inconvénient à payer ma place. Au contraire, je trouvais même cela légitime. De plus, la carte, comprenant une photo, était strictement personnelle. Et je n’étais pas son frère. Peut-être au sens de philia [5], d’accord. Mais pas sûr que ça convainque vigiles et stadiers. Cependant, je ne voulais pas la contredire. Nous étions sur ses terres, un jour de match. Elle était sous pression.

Nous nous présentâmes à une entrée. Nadia passa en premier, comme une lettre à la poste. Puis, vint mon tour. Je tendis la carte et les gars en un coup d’œil comprirent que je n’étais pas celui que je prétendais être. Il faut dire que Federico est un moustachu, barbu, brun, à la peau mate. En réalité, il est bien plus encore que ce que la photo veut bien dire. Car, à la vérité, une photo ne dit pas grand-chose. Mais, dans le pas grand-chose en question, il y avait une réalité incontournable : blanc-bec, châtain, fraîchement rasé, je n’étais manifestement pas Federico. Alors, ils me bloquèrent immédiatement. Ils étaient sur le point d’engager un interrogatoire lorsque Nadia ressortit de l’enceinte pour venir à ma rescousse. Elle expliqua la situation. Mais ces professionnels du crétinisme disciplinaire [6] ne voulaient rien savoir. Cette carte permettait à Federico de rentrer dans le stade et à personne d’autre. Peu importait s’il l’avait prêtée à un ami. Cette possibilité n’était pas prévue dans le règlement. Un coup de fil à l’ami (pour vérifier nos dires) ? [7] Pas question. Fermes et courtois, les gardiens du temple footballistique étaient aussi généreux : ils nous offrirent un aller simple pour la billetterie.

Nadia était très fâchée. Certes, on pardonne tout à son club de cœur. Regardez, moi avec l’OM, mon fanatisme est demeuré intact malgré l’affaire OM-VA, l’humiliation faite au héros Jacques Glassmann, la rétrogradation en division 2, l’affairisme de Bernard Tapie ou Jean‑Claude Dassier, l’homophobie de certains supporters, la façon dont a été traitée l’idole Tony Cascarino… On pardonne tout. Mais, elle était colère ! « Des années et des années à payer nos cartes d’abonnés. Pour entendre ça ! Pour qu’on ne laisse même pas entrer un ami, un hincha internacional. C’est une honte ! Une honte ! » Pour un peu, elle aurait fait comme les fanas du kop de Boulogne [8] qui, le 15 mai 2010, lors du dernier match de la saison, piteusement perdu contre Montpellier (1-3), comme un seul homme, avaient hissé haut leurs cartes d’abonnés avant de les jeter en direction de la pelouse. Le tout dans une bronca monumentale. « Je ne vais pas me laisser faire. On va se calmer. On va réfléchir. Mais tu vas entrer dans notre stade. Je te le dis ! », me promit Nadia.

Nous nous zenifiâmes. Enfin, c’est ce que je croyais… Je me décidai à aller acheter un billet. Elle ne voulut rien entendre. « Pas question ! », s’insurgea-t-elle. « C’est un stade de plus de 50 000 places. Il y a plusieurs entrées. On va tenter notre chance ailleurs. » Alors, nous allâmes voir d’autres vigiles et stadiers, à une autre entrée. Si nous avions pris une photo de ceux-là pour la comparer à un cliché des précédents, nous aurions bien vu que chacun de ces hommes était unique. Mais, dans leurs fonctions, ils étaient parfaitement interchangeables – « nul n’est irremplaçable », me répétait une de mes anciennes patronnes qui parlait en toute connaissance de cause puisque, toute communisse [9] qu’elle était, elle s’était spécialisée dans le licenciement pour « incompatibilité d’humeur » – et appliquaient les mêmes consignes, à la lettre. Dans l’esprit, Nadia avait raison. Mais, cela importait peu pour un burócrata internacional. Quel qu’il soit. Sans surprise, je fus refoulé pour la deuxième fois. Les quelques minutes de battement entre les deux tentatives n’avaient pas été suffisantes pour me transformer en Federico. Il y a des circonstances où l’on peut parvenir à tordre un règlement inepte. Et s’injecter une petite dose d’adrénaline à la faveur d’un minuscule illégalisme. Il y a quelques années de cela, j’avais réussi à faire grandir mon neveu pour lui permettre d’accéder à un manège dans un célèbre parc d’attractions. Nous avions récupéré des plans, étions allés aux toilettes, les avions pliés puis glissés dans chacune de ses chaussures. Mon neveu avait pris cinq centimètres et avait berné son monde. Ses pieds lui faisaient un mal de chien, mais c’était le prix à payer pour avoir enfreint la loi, lui expliquais-je en bon donneur de (tendancieuses) leçons. À Avellaneda, nous n’avions pas eu tant de latitudes. Pour me faire pousser la barbe, il aurait fallu un bon maquillage ou, mieux, l’adresse d’un magasin de farces et attrapes. Faute de cela, Nadia et moi parlementâmes avec les stadiers. En vain. « J’ai vraiment l’impression d’avoir été réprimandée comme une petite fille. Pour qui se prennent-ils ? Si leur règlement était moins stupide, nous serions passés sans problème. Ils auraient été même contents de rencontrer un hincha internacional prêt à se faire missionnaire pour défendre l’honneur du Racing en France »,me confia-t-elle, lorsque nous achetâmes le billet. Sur ce point, elle se montra intraitable. Pas question que je paye mon entrée. Me faire cadeau de la place, c’était sa manière de me parrainer, mieux de m’adouber.

tribunes (supporters, banderoles, tifos, etc.) du stade du racing Club de Avellaneda lors d'un matche contre Lanús.

Ce match devait rester dans mes annales, plus pour le spectacle offert par le public que pour la qualité du jeu pratiqué, notamment par le Racing. En effet, les joueurs (hormis le gardien de but… et lorsque le meilleur joueur d’une équipe est le portier, c’est que quelque chose ne tourne pas rond sur la pelouse), après un pathétique 0-0, se sont fait copieusement siffler. La plupart d’entre eux semblaient peu impliqués contrairement aux supporters qui, après avoir méthodiquement redécoré le stade, ont passé deux heures non-stop à enchaîner des chants divers et variés accompagnés d’infatigables percussionnistes. Le tout, dans une ambiance bon enfant. La dispersion à l’issue de la rencontre se déroula dans une sérénité exemplaire.

– Alors, qu’as-tu pensé du match ?, me demanda Nadia dans le bus pour Buenos Aires.

Franchement, ça n’a pas été grandiose. Mais, en tant qu’hincha nacional, avec l’OM, je suis habitué aux désillusions, surtout depuis que le PSG a été racheté par les citoyens d’une théocratie dont de nombreux ressortissants financent le terrorisme avec la bénédiction du gouvernement.

Ce match, c’était une cagada [10],acquiesça-t-elle.

Cagada ou pas, je suis désormais un hincha internacional. Et ça, ça ne changera pas. »

            Je ne sais pas si ma conversion y fut pour quelque chose… Dans le doute, affirme-le ! [11] Car, la saison suivante, après des années de disette, le Racing, renforcé par l’arrivée du buteur Diego Milito, assurance tous risques contre le 0-0, gagnait le championnat argentin. ¡ Viva Racing ! Mi delirio y mi condena [12], comme l’arborait l’immortelle banderole brandie par mes nouveaux et éternels frères de sang.


Notes et références :

[1] Le Racing Club de Avellaneda a été fondé à Avellaneda (province de Buenos Aires) le 25 mars 1903.

[2] Le Club Atlético Lanús a été fondé à Lanús (province de Buenos Aires) le 3 janvier 1915.

[3] cf. PSG-OM : Aux origines, une histoire de marketing (extrait de « Histoire d’une rivalité »), article publié le 26 février 2014 sur le site de la chaîne Eurosport (www.eurosport.fr). Le contenu de l’article s’appuie sur le livre de Daniel Riolo et Jean-François Pérès, PSG-OM, OM-PSG, Histoire d’une rivalité, Hugo Sport, 2014.

[4] Littéralement : « propriétaire d’une passion ».

[5] cf. André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, Presses Universitaires de France, 1995. Dans le chapitre dédié à l’amour, l’auteur distingue entre : eros, philia et agapē.

[6] Référence à l’expression « crétinisme parlementaire » qui a été utilisée pour la première fois dans la Lettre circulaire de Marx et Engels à Bebel, Liebknecht, Bracke et autres (septembre 1879). « Ils sont atteints de crétinisme parlementaire au point de se figurer qu’ils sont au-dessus de toute critique et de condamner la critique comme un crime de lèse-majesté ! » écrivent Marx et Engels au sujet de C.-H. Schramm, Karl Höchberg et Edouard Bernstein, dirigeants du parti social-démocrate allemand.

[7] Référence à l’un des trois jokers (« le coup de fil à un ami ») dont bénéficient les candidats dans le jeu télévisé Qui veut gagner des millions ?

[8] Un ami habitait dans une rue donnant sur le Parc des princes. Nous avions toujours dit que ce serait une expérience d’aller voir un match du PSG. La veille du dernier match de la saison 2009-2010, il m’appela et me proposa d’assister à PSG-Montpellier. Le jour du match, nous choisîmes les places les moins chères. Nous nous retrouvâmes dans un virage au milieu du kop de Boulogne. Vu le résultat du match et les démêlés des supporteurs avec la direction du club, ce fut électrique. Heureusement, il n’était pas écrit sur mon front que j’étais un aficionado de l’OM…

[9] cf. John Kennedy Toole, La Conjuration des imbéciles, 10/18, 2006, p.44. Première édition (en anglais) : 1980. Au tout début du roman, Ignatius J. Reilly, qui attend sa mère devant le grand magasin D.H. Holmes, est apostrophé par un policier venu lui demander ses papiers d’identité. Un vieil homme vient à sa rescousse : « Un bon p’tit gars n’a même plus le droit d’attendre sa maman à la sortie de D.H. Holmes. […] Ah, cette ville a bien changé, moi j’aime mieux vous le dire. Tout ça c’est les communisses. » (p.18) Le policier, n’ayant pas apprécié d’être assimilé à un communisse, menace alors de l’embarquer lui aussi. « La police c’est tous des communisses » (p.20) renchérit le vieux qui finit au poste. Prenant exemple sur ce brave homme, j’ai décidé de reprendre ce mot (« communisse ») pour désigner toute personne (élu, dirigeant, militant) qui se prétend communiste, mais dont les actes (abus de pouvoir, management par la peur, style de vie bling-bling, trahison des engagements électoraux, mépris des militants…) contredisent radicalement l’engagement affiché. Staline, Empereur en chef d’une longue lignée qui n’a pas fini de sévir et de salir, le premier de tous les communisses ?

[10] « C’était une merde », dira-t-on en français. Car « c’était une cagade », traduction plus juste sur le plan littéral, atténuerait l’intensité de l’original.

[11] Contrepied du proverbe : « Dans le doute, abstiens-toi ».

[12] « Mon délire et ma condamnation ».

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